- Economie

Saint-Nazaire se dé-marque

Six créateurs ont décidé de miser sur la marque "Saint-Nazaire". - Agrandir l'image, .JPG 225Ko (fenêtre modale)
Six créateurs ont décidé de miser sur la marque "Saint-Nazaire".

Les produits à l’effigie de Saint-Nazaire ont le vent en poupe. Qu’il s’agisse de sacs ou de tee-shirts, les créateurs affichent leur goût pour la ville.

Sujet d’inspiration ou argument de vente, la mention « Saint-Nazaire » se retrouve sur toujours plus de produits. L’engouement des Nazairiens et des touristes est croissant depuis bientôt deux ans pour des objets qui ont valeur de souvenir, mais pas seulement.

Pour beaucoup, c’est une marque de fierté qui symbolise une ville où il fait bon vivre et dont les atouts méritent d’être valorisés. Le littoral, l’industrie marine et l’authenticité sont autant de spécificités qui nourrissent les créations. Tour d’horizon.

Valentine Major :"J'adore ma ville"

Valentine Major dépose la marque «Port Charlotte» fin 2015 pour commercialiser ses produits made in Saint-Nazaire dès avril 2016. «Je m’étais passionnée pour la couture en créant des vêtements pour mes enfants ou des sacs pour des proches», se souvient la jeune femme. «Comme j’adore ma ville, je me suis lancée sur des créations ciblées Saint-Nazaire.» Aujourd’hui la créatrice reçoit le soutien de sa sœur Olivia notamment pour lancer un site Internet. Au-delà de ce que véhicule l’image de Saint-Nazaire, c’est une démarche de fabrication locale que souhaitent mettre en avant les sœurs. « Pour les prochaines collections, nous faisons appel à l’ESAT Marie Moreau», précise Valentine. «Avec l’ambition de toucher toutes les régions », projette Olivia.

Olivier L’Hommais : "une vraie âme"

Le graphiste Olivier L’Hommais s’est installé dans le bassin nazairien voilà 6 ans. « La ville paraît triste au premier abord, mais se révèle très sympa, avec une vraie âme » C’est cet esprit qui a inspiré à Olivier L’Hommais des affiches originales, puis une ligne de tee-shirts. Le déclic s’est produit début 2016.

« J’ai créé la marque "St Naz ®" en réponse à la venue d’Eric et Ramzy (1) car Saint-Nazaire n’est pas si "naze" qu’elle en a l’air», explique le créateur. Influencé par les dessins de Tintin et de Corto Maltese, Olivier L’Hommais développe une marque artistique et partage ainsi son regard bienveillant sur Saint-Nazaire.

(1) Invité de Yann Barthès sur Canal + le 1er février 2016, le duo comique de passage à Saint-Nazaire pour assurer la promotion de leur film « La Tour 2 contrôle infernale », s’était alors moqué de la ville de Saint-Nazaire.

Clémence Priou : "Une niche inexploitée"

En 2015, Clémence Priou,  nom  de blog «La Nazairienne», a redécouvert sa ville d’enfance avec beaucoup d’enthousiasme. Sur Internet,  elle  partage  ses  coups de cœur et ses bons plans. Face à l’intérêt de ses lecteurs, elle décide à  l’été  2016  de dépasser  la  sphère virtuelle en créant des tee-shirts féminins et des affiches. «Cette niche n’avait jamais été exploitée », s’étonne la jeune femme. Moins d’un an plus tard, elle élargit sa gamme avec des vêtements pour hommes, enfants et bébés. «C’est né d’une aventure commune avec les Nazairien(ne)s», se réjouit-elle. « J’ai été très soutenue. » Clémence Priou fait  aujourd’hui partie du collectif de blogueuses « Les  petites  berniques » et souhaite travailler avec des artistes de la ville. Elle prépare d’ores et déjà une collection avec Thomas Ducourneau de Design & More.

Marie Retailleau : "J’aime les gens"

St Naz Beach, c’est une page Facebook suivie par 3 700 personnes, des comptes Instagram, Twitter, une participation au blog « Les petites berniques » et bientôt des séries de verres gravés. «J’ai créé la page  Facebook  en  juin  2016  pour redorer l’image de Saint-Nazaire et dire qu’on y vit bien», raconte Marie Retailleau. Après 8 ans dans la logistique, la Nazairienne de naissance partage ses impressions et ses bonnes adresses sur la ville. Des échanges qui lui valent quelques mois  plus tard de devenir chargée de communication pour l’agence nazairienne Inventive. Pour autant, Marie Retailleau n’oublie pas ses lecteurs fidèles : «J’aime les gens et créer des événements pour les rencontrer.»  Et pour aller plus loin en dehors des écrans, elle souhaite graver ses dessins sur des verres, «des objets utiles au quotidien. J’espère  pouvoir investir dans une graveuse et nouer des partenariats  avec  des bars et des restaurants.»

Yannis Bochereau : "le fruit de rencontres"

Avec son  atelier de fabrication et de dorure à Haute Goulaine, Pixelfab, Yannis Bochereau produit un duo de carnets s’inspirant des paquebots et du Pont de Saint-Nazaire. «Ces petits carnets sont le fruit de rencontres», raconte Yannis Bochereau. «On aime leur aspect intimiste et ludique, dans l’esprit de Tintin.» Des cartes postales mettent aussi en valeur la ville. «L’ADN de ces articles, c’est le patrimoine.» Cette nouvelle activité d’édition pour Pixelfab a permis le développement d’un poste de graphiste et la création de la collection Bords de page pour d’autres villes comme La Baule ou Dinard.

Esat Marie Moreau : "c'était une évidence"

Avec sa marque 15 Marins, l’Esat Marie Moreau à Saint-Nazaire fabrique des sacs avec de la toile de voiles depuis 10 ans. «L’idée  était de relier un sac  à un port et l’évidence c’était de commencer par Saint-Nazaire», souligne le responsable de production Louis-Marie Leroux. Le succès est au rendez-vous. Vendus en ligne et sur des événements, les sacs au nom de la ville sont en rupture de stock fin juin. «Ce produit est fabriqué par des travailleurs en situation de handicap, sur place, avec 90 % de voiles provenant du bassin nazairien, et c’est toute cette démarche qui séduit», analyse le directeur Philippe Courtot.