Commémoration du 80è anniversaire de l’Opération Chariot. Photo : Martin Launay – Ville de Saint-Nazaire
A l’occasion 80e anniversaire de l’Opération Chariot, Saint-Nazaire honorait ce lundi matin 28 mars, les 169 commandos et marins qui trouvèrent la mort lors de ce raid et celle des civils abattus dans la confusion engendrée par ce coup de force.
La cérémonie s’est poursuivie avec l’inauguration du parcours de mémoire dédié à l’opération Chariot, un parcours en autonomie pour découvrir le raid le plus audacieux de la Seconde Guerre mondiale.
A l’initiative de la Saint-Nazaire Society, en collaboration avec la Ville de Saint-Nazaire et Saint-Nazaire Agglomération Tourisme, ce parcours en sept étapes a été illustré par le dessinateur-coloriste Benoît Blary.
A écouter
Quatre-vingt scolaires de Saint-Nazaire (1) ont travaillé sur l’opération Chariot et se sont posés des questions sur la liberté, l’engagement et les valeurs qu’eux seraient prêts à défendre aujourd’hui… Une émission réalisée par la radio La Tribu.
Ecoutez l’émission Opération Chariot
(1) Avec les enfants du centre de loisirs de Bonne Anse, du T.P.E de l’école Waldeck Rousseau, les CE2-CM1 de l’école Jean Zay et les 3èmes de la classe option défense.
L'opération Chariot en mars 1942
Dans la nuit du 27 au 28 mars 1942, une flottille britannique menait à Saint-Nazaire l’une des attaques les plus audacieuses de l’histoire militaire contre l’occupant allemand. Pour empêcher l’armée allemande d’engager dans la bataille de l’Atlantique Nord son terrifiant cuirassé Tirpitz, les Alliés décident de détruire le seul bassin du littoral capable de l’accueillir pour ses opérations de réparation et de maintenance : la forme Joubert. L’Opération Chariot, montée avec l’aide de la Résistance locale, sera qualifiée par certains historiens de « raid le plus audacieux de l’histoire militaire ».
Neutraliser la forme Joubert
À bord du destroyer Cambpeltown qui remonte l’estuaire en pleine nuit, entouré de 15 vedettes, 269 commandos britanniques tous volontaires et quatre tonnes d’explosifs à retardement. À 1h34, le destroyer s’encastre dans la forme Joubert. Malgré une contre- attaque dévastatrice, les commandos parviennent à saboter aussi la station de pompage et plusieurs treuils d’ouverture de l’écluse. Mais impossible d’évacuer car la plupart des vedettes ont été détruites. Sur les 611 marins et commandos, seuls 224 parviendront à regagner l’Angleterre, les autres seront tués ou faits prisonniers. Du côté allemand, on dénombrera près de 400 morts.
En dépit de ces lourdes pertes humaines, le raid peut être qualifié de succès : en explosant le lendemain, le Campbeltown neutralise la forme Joubert, empêchant le Tirpitz de se joindre aux combats en mer. Selon Churchill, six mois de conflits auront été ainsi épargnés.