Philippe Fintoni (à l’arrière-plan) animait la réunion de lancement de #tempo à Saint-Nazaire. Les candidats de gauche à droite : Hamza, Raghad et Rami. © Ville de Saint-Nazaire – Martin Launay
La Ruche, espace de coworking collaboratif à Saint-Nazaire, s’associe au groupe SOS Pulse pour lancer #tempo : un programme pilote d’accompagnement à la création d’entreprise dédié aux personnes réfugiées.
Déployé à Saint-Nazaire et en région parisienne, le programme européen #tempo répond à un double enjeu : favoriser l’intégration des personnes réfugiées qui arrivent en France et booster le développement économique du territoire.
Changer le regard des réfugiés
Plus de 300 000 personnes ont un statut de réfugié en France. Parmi elles, nombreuses sont celles qui souhaitent lancer leur activité. « Un migrant sur quatre a été entrepreneur dans son pays d’origine, » annonce Philippe Fintoni, fondateur de La Ruche. « Quand elles arrivent en France, les personnes réfugiées n’ont pas le réflexe de se dire : je vais monter ma boîte ici. »
Pourtant, c’est bien le message que cette initiative inédite en Europe veut transmettre : l’inclusion socio-économique des réfugié·es peut passer par la voie de l’entreprenariat. « Avec #tempo, nous leur donnons les clés pour réaliser leur projet, qu’il s’agisse de comprendre le contexte culturel et économique du territoire, se familiariser avec le marché local ou se créer un réseau, » décrit Philippe Fintoni.
Une démarche collaborative
Sept candidats ont démarré le programme #tempo début juin à Saint-Nazaire. « Une première réunion a permis aux futurs entrepreneurs de se connaître et d’échanger sur leurs projets, » explique le fondateur de La Ruche. « L’idée est de créer une dynamique de groupe, travailler dans un esprit d’entraide et de partage. »
Des ateliers collectifs seront ensuite organisés avec des partenaires locaux qui viendront aborder différentes thématiques – business plan, statuts juridiques, contraintes légales… « Nous sommes là pour les aider à construire leur modèle économique et les mettre en relation avec les acteurs du territoire, » poursuit Philippe Fintoni.
Une réalisation personnelle
Un accompagnement individuel est également au programme pour les sept candidats. Une première phase de diagnostic permettra de dessiner les contours du projet, identifier les spécificités du marché et définir les besoins des entrepreneurs, notamment en matière de formation et de qualification.
« Les projets sont très diversifiés. Un candidat, tapissier dans son pays d’origine, souhaite développer un projet d’upcycling*. Il récupère des vieux canapés, les refait entièrement et les revend ensuite à des prix très abordables. Une femme, ancienne avocate, utilisera ses talents de couturière pour ouvrir un atelier de création et une boutique de mode, » détaille Philippe Fintoni.
* Pratique éco responsable, sociale et solidaire, l’upcycling ou « recycler par le haut » redonne vie à des objets voués à être jetés.
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