L’année 2021 a vu un redémarrage de l’activité dans tous les secteurs professionnels. Malgré la crise sanitaire, les perspectives sont encourageantes en 2022 selon Pôle emploi et les besoins en main-d’œuvre bien réels sur le marché du travail nazairien.

 

Le marché du travail retrouve un dynamisme supérieur à 2019. A Saint-Nazaire mi-janvier, on recensait plus de 2800 offres d’emplois publiées par Pôle emploi et par ses partenaires. Sur la zone d’emploi de Saint-Nazaire*, employeurs et branches anticipent leurs besoins et recherchent des compétences pour les prochaines années.

Certains secteurs sont très porteurs sur notre territoire, en particulier celui de l’industrie. « Les métiers de l’industrie ont un problème d’image, » explique Christophe David, conseiller formation à l’UIMM, Union des industries et métiers de la métallurgie. « Mais nous avons un taux de placement de plus de 90% dans ces filières de formation. » Concrètement, une personne qui se forme dans ce secteur aura toutes les chances d’y trouver un emploi pérenne. « Quelqu’un de motivé peut intégrer l’industrie sans difficulté, on porte peu de charges et cela s’est féminisé, » complète le conseiller. « On va chercher des profils qui n’avaient pas pensé à cette orientation. »

Les candidatures sont très recherchées sur les métiers de la navale en chaudronnerie, tuyauterie, serrurerie ou électricité. Les besoins se développent dans les énergies marines renouvelables, dites « EMR », avec des postes de chef de projet ou d’ajusteur mécanicien. Avec la fusion d’Airbus et de Stelia au 1er janvier et un volume d’activités important, l’aéronautique recherche aussi des monteurs ajusteurs, monteurs câbleurs, techniciens méthode aéronautique et opérateurs production commande numérique.

*48 communes d’Herbignac à Saint-Père-en-Retz.

 

Service à la personne, BTP et commerce

Des débouchés existent dans les métiers des services à la personne comme aide à domicile, auxiliaire de vie, aide ménager, coiffeur, aide-soignant, infirmier, un secteur exigeant en matière d’horaires et de déplacements.

Des besoins importants ont été relevés dans les métiers du bâtiment et des travaux publics, mais le secteur professionnel subit un manque d’attractivité et une pénurie de main-d’œuvre depuis des années. Des chefs de chantier, conducteurs de travaux, plombiers, ouvriers polyvalents, peintres, couvreurs, menuisiers, maçons ou poseurs de cheminées sont pourtant recherchés, des postes aussi bien ouverts aux femmes qu’aux hommes.

C’est également le cas dans les métiers du commerce et particulièrement dans les métiers de bouche tels que la boucherie, la boulangerie, la pâtisserie et la vente spécialisée (alimentation, bricolage, prêt-à-porter).

Se former

« Le conseil en évolution professionnelle est un droit qui permet de favoriser l’évolution et la sécurisation du parcours professionnel de chacun, » rappelle le directeur de l’agence Pôle emploi de Saint-Nazaire Gildas Ravache. Ce service gratuit est accessible à tout actif en emploi ou en recherche d’emploi auprès des conseillers de Pôle emploi, de la Mission locale, de Cap Emploi ou de la Transition professionnelle qui orienteront la personne selon son profil.

Non seulement le Conseil régional des Pays de la Loire, compétent en matière de formation, associe Pôle emploi à la définition des besoins, mais des offres de formation individualisées sont aussi mises en œuvre par Pôle emploi avec les opérateurs de compétences ou OPCO** des branches professionnelles. Sur-mesure, ces formations sont associées à une ou plusieurs offres d’emploi (voir témoignages ci-après).

Enfin, différents contrats permettent de se former au sein de l’entreprise : apprentissage, contrat de professionnalisation, contrat initiative emploi jeune pour les moins de 26 ans ou emploi franc pour les personnes qui résident dans un quartier prioritaire de la ville.

**OPCO : organisme agréé chargé d’accompagner la formation professionnelle

Informations en ligne

Mécanicien aux Chantiers après son bac

 

A 19 ans, Eliot Foutel est diplômé d’un bac STI 2D option Architecture. Il a étonné quelques-uns de ses proches quand il leur a annoncé qu’il avait été retenu pour un poste de mécanicien naval aux Chantiers de l’Atlantique avec formation préalable à la clé.

« Le milieu naval m’intéressait depuis longtemps et j’ai trouvé ce dispositif directement sur le site des Chantiers de l’Atlantique. Je passe trois mois en préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC), puis un an en alternance aux Chantiers avant d’y signer un CDI. Je découvre autant le métier que le milieu de l’entreprise et cette formation est extrêmement bénéfique.
Je suis le plus jeune du groupe et cela me permet d’apprendre énormément et de préparer au mieux mon insertion dans la vie professionnelle.
Les Chantiers, c’était un rêve. C’est une fierté de travailler sur les géants des mers. En tant que mécanicien, du lignage des arbres aux interventions sur les pompes, le travail sera varié, cela me plaît. »

Eliot Foutel, 19 ans (©Ville de Saint-Nazaire - Martin Launay)

De boulanger à tuyauteur naval

Boulanger depuis qu’il a 16 ans, Benoît Belhachmi a quitté sa ville de Bordeaux en 2018 pour un poste à responsabilités à Lorient. Mais la boulangerie n’a pas survécu à la crise sanitaire. A 41 ans, il repart de zéro, en tuyauterie navale.

« J’ai suivi ma compagne à Saint-Nazaire où, au chômage, j’ai étudié le marché du travail. Comme boulanger, je souffrais d’un manque de reconnaissance. Avec mon contrat de tuyauteur, je vais gagner davantage qu’après 24 ans d’expérience à ne pas compter mes heures.
Je voulais entrer dans l’industrie pour les beaux bateaux et la pérennité de l’emploi et me voilà depuis novembre en formation à l’UIMM sans bagage. C’est dur car il y a des notions comme la trigonométrie que je n’avais jamais vues. Mais j’adore apprendre. Ce sont mes vingt prochaines années professionnelles qui se jouent !
Je signe un CDI intérimaire avec Synergie juste avant mon anniversaire mi-janvier qui nous engage en mission avec le sous-traitant des Chantiers de l’Atlantique Sofreba pour un an. C’est très encourageant. »

Benoît Belhachmi, 41 ans (©Ville de Saint-Nazaire - Martin Launay)

David Samzun, Maire de Saint-Nazaire et Président de la CARENE

« Les acteurs économiques, privés et publics tels que Pôle Emploi et les collectivités locales doivent tout mettre en œuvre pour permettre l’adéquation entre les besoins des entreprises et les formations. Dans un pays et dans un bassin d’emploi qui connaît le chômage, les outils d’insertion sont nécessaires.
Depuis 2016, la Conférence permanente pour l’emploi met les différents acteurs autour de la table pour tenter de résoudre ce nœud qui amène une incompréhension insupportable chez les chefs d’entreprise et les demandeurs d’emploi. »

En janvier, le nombre d’offres d’emploi s’élève régulièrement

  • à une dizaine en chaudronnerie à Saint-Nazaire uniquement sur Pôle emploi, à une cinquantaine si on inclut les offres de ses partenaires et beaucoup plus dès qu’on élargit un peu le périmètre géographique de recherche.
  • à six pour le poste de chef d’équipe ou de chantier dans le BTP sur Pôle emploi et à une vingtaine en incluant les offres de ses partenaires.
  • à une dizaine pour le métier d’aide-soignant parmi les offres de Pôle emploi et de ses partenaires et une centaine quand on élargit la recherche géographique à 30 km.

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