Le jeudi 2 Mars au Cinéville de Saint-Nazaire, le jeune cinéaste nazairien Yann Habibis présentait son premier film « Jacob ». Une avant-première réussie devant une salle complète de 470 spectateurs. Du haut de ses 22 ans, le nouvellement scénariste, producteur et réalisateur raconte son aventure dans le septième art et son profond attachement à la ville des paquebots.
« De manière générale je veux montrer la force de la détermination » nous confiait Yann Habibis. Avec Jacob c’est mission accomplie. En une quarantaine de minutes, le moyen-métrage dénonce la fatalité des violences conjugales et les conséquences de cet environnement néfaste sur la construction d’un individu. Une tragédie dévoilée à travers le regard impuissant du jeune Jacob, interprété par Nacimo Denis Vergniol l’acteur principal et co-producteur du film.
Le jeune Yann Habibis réalise son premier film
« On était juste motivés par l’envie de créer »
Malgré le jeune âge de son réalisateur, le sujet traité par Jacob démontre une certaine maturité tant humaine qu’artistique. Une compétence forgée par l’expérience selon lui. « Je suis monté en 2019 à Paris pour étudier aux cours Florent » nous raconte-il. « C’est à cette période que j’ai rencontré mes amis avec qui nous avons fondé le collectif La Petite Ceinture ».
Ensemble, ils enchaîneront les déboires sur des courts-métrages sans budget pendant 3 ans. « Aucun de nous ne connaissait réellement son métier, on était juste motivés par l’envie de créer » avoue Yann. C’est en février 2021 qu’ils décidèrent d’embarquer ensemble dans l’aventure Jacob.“Dès mon entrée dans le monde du cinéma j’ai très vite su que je voulais devenir réalisateur”
Le dénouement de cette épopée a été fêté en troupe. Et ce fut une réussite collective. Sur la scène de la salle 1 du Cinéville de Saint-Nazaire, 13 membres de l’équipe ont pris la pose devant les 470 spectateurs venus assister à la projection. « C’est vraiment un film qui a été fait en famille ».
Saint-Nazaire, son port d’attache
Outre l’importance fondamentale accordée à ses proches, Yann déclare aussi une attache particulière pour sa ville natale. « Saint-Nazaire c’est ultra important pour moi, c’est dans le cœur et on ne peut pas délaisser la ville ». Une déclaration des plus sincères puisqu’il s’est entouré de nazairiens pour le tournage de Jacob, dont une partie a d’ailleurs été tournée dans la cité navale. À Paris ou ailleurs, il tente toujours de valoriser la richesse culturelle et artistique nazairienne. « Il y a une sorte de solidarité collective qui existe à Saint-Nazaire. C’est magnifique et c’est vraiment grâce à cela que l’on a pu faire ce film »
Et c’est un amour réciproque. Pour le financement de leur moyen-métrage, Yann et Nacimo ont lancé une cagnotte en ligne. « On s’était dit que si on atteignait 1000 euros ce serait fou ». Pourtant, ce sont près de 6000 euros qui ont été collectés. Un immense soutien financier, venu en majorité de nazairiens solidaires.
La suite ?
En ce qui concerne Jacob, il est inscrit dans une dizaine de festivals de cinéma où il tentera de décrocher une récompense. Quant à Yann, il envisage sa carrière étapes par étapes. Un nouveau court-métrage puis son premier long-métrage. Un film centré sur la boxe et intégralement tourné à Saint-Nazaire avec de nouveau Nacimo comme acteur principal. « Je m’en tiens au dicton “Si vous ne pouvez faire de grandes choses, faites de petites choses avec grandeur” ».