- Economie, Transition écologique

Au large du Croisic, la première éolienne installée en mer en France

Floatgen, l'éolienne flottante au large du Croisic. Ville de Saint-Nazaire - Nicolas Dumez - Agrandir l'image, .JPG 124Ko (fenêtre modale)

Et maintenant, elle tourne ! Floatgen, la première éolienne installée en mer en France, produit de l’électricité depuis le 18 septembre dernier sur le site d’essais en mer Sem-Rev à 20km au large du Croisic.

Floatgen est un prototype innovant d’éolienne flottante qui utilise un système de flotteur en béton mis au point par la société marseillaise Ideol. Construite dans le port de Saint-Nazaire, Floatgen a rejoint le large en mai dernier. Elle va rester au moins deux ans sur le site de l’ école Centrale de Nantes. Le temps de faire la démonstration de son bon fonctionnement notamment pendant les tempêtes d’hiver. Il n'existe actuellement que 8 démonstrateurs d'éoliennes flottantes dans le monde dont 5 ont au Japon. Ideol y teste un flotteur en métal appelé Ibiki. 

Premiers tours de pales en mer pour Floatgen

Quels sont les avantages de l’éolien flottant ?

L’éolien flottant permet de s’affranchir des contraintes de profondeur imposées à l’éolien posé. On peut donc installer des parcs plus loin au large et choisir des zones où le rendement en vent est optimum. Sur le plan logistique, l’éolien flottant présente aussi quelques avantages. Le flotteur est facilement remorquable ce qui permet de réaliser de nombreuses opérations dans un port avec des équipements classiques comme les grues par exemple. Les éoliennes y sont donc installées directement et cela limite les interventions en mer. En cas de grosse panne, les réparations pourront également être envisagées à terre. A la fin de la durée de vie de la ferme éolienne, le démantèlement sera lui aussi plus simple et les zones utilisées retrouveront leur été initial.   

Où en est-on en France ?

Six projets de fermes d’éoliennes posées sont en cours de développement en France  au large de Saint-Nazaire, de Fécamp (Seine-Maritime), de Courseulles-sur-Mer (Calvados), du Tréport (Seine-Maritime) et de l'île de Noirmoutier (Vendée) Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Ils devraient entrer en service à partir de 2021.

L’éolien flottant en est encore à sa phase expérimentale. Des fermes pilotes vont bientôt être installées en Bretagne (1) et en Méditerranée (3). Ideol sera de la partie au large de l'Occitanie. Le gouvernement doit prochainement annoncer le lancement de nouveaux appels à projets pour des parcs flottants. Les discussions sont en cours dans le cadre de la programmation pluri-annuelle de l’énergie. (PPE)

Saint-Nazaire mise sur les énergies marines renouvelables

A Saint-Nazaire, le port et les industriels misent sur l’éolien maritime. General Electric a installé son usine de fabrication de turbines et de nacelles au pied du pont. Elle va notamment fournir les 80 éoliennes du futur parc au large de Saint-Nazaire (2021-2022). 

Les chantiers de l’Atlantique, spécialistes des paquebots de croisières, se sont aussi lancés dans l’aventure avec la construction de sous-stations électriques (qui récupère l’électricité produite en mer avant de la réinjecter dans le circuit vers le continent) et de jackets (support en métal pour poser des éoliennes en mer. 



Près de la forme Joubert, le port est en train d’aménager une zone logistique dédiée à l’éolien en mer. Les mâts, les pales, les nacelles, les flotteurs etc… transiteront par cette zone avant d’être livrées sur les zones de chantiers en mer. Et les touristes pourront profiter du spectacle avec l’ouverture en février 2019 d’EOL, un équipement touristique dédié à la découverte de cette nouvelle filière industrielle et énergétique.

A revoir

Le départ de Floatgen du port de Saint-Nazaire en avril 2018