Chantiers de l'Atlantique. Déclaration de David Samzun, maire de Saint-Nazaire

"Le gouvernement vient d’annoncer l’accord définitif entre la France et l’Italie sur le rachat des chantiers navals de Saint-Nazaire, par l’armateur Fincantieri.

Cet accord prévoit que 33,34% du capital des chantiers reviennent à l’Etat, 10% au groupe public militaire Naval Group (ex-DCNS), 3,66% à des sous-traitants du bassin nazairien et 2% aux salariés. Fincantieri, de son côté, va obtenir 50%, plus 1% du capital sous forme de prêt de l’Etat Français, sur douze ans.

Lors du quinquennat Hollande, et le premier accord de vente survenu en avril dernier, nous avions pu alors apprécier les échanges constructifs avec le Ministre de l’Industrie de l’époque, Christophe Sirugue. Et même si je peux comprendre l’existence de contraintes diplomatiques liées au secret des négociations, je regrette de n'avoir jamais été informé et consulté, comme cela avait pu être le cas auparavant.

Alors qu’hier, le Président de la République déclarait que «veiller à l’intérêt de son pays, ce n’est pas le sens du projet européen », et suite à la vente annoncée d’Alstom aux Allemands, il nous faut être extrêmement vigilant quant à la protection de notre industrie et de notre savoir-faire local. Européen convaincu, je ne souhaite pas que Saint-Nazaire devienne une variable d’ajustement.

De fait, les Italiens sont désormais majoritaires. Néanmoins, avec cet accord, l’Etat Français dispose, pendant toute la durée du prêt de ces 1% du capital d’une possibilité de retirer la gouvernance à Fincantieri, en rachetant l’intégralité de leurs parts, et ce, en cas de désaccord majeurs ou engagements non respectés du côté transalpin. S’il faut cependant noter que cette condition n’est valable que pour les douze prochaines années, elle contribue à jeter un certain trouble sur le long terme."

Plus que jamais, notre priorité, tant au niveau local que national, doit être la préservation des commandes, des emplois et des compétences de nos Chantiers de l’Atlantique. Et en tant que maire, je me battrai sans répit pour la vie et la survie de ce fleuron de l’industrie française, qui fait notre fierté à toutes et tous." 

David Samzun,maire de Saint-Nazaire.