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Deux artistes pour une "Échappée belle" au Grand café

Eléonore False, vue de l’exposition « L’Échappée Belle » au Grand Café - centre d’art contemporain, Saint-Nazaire, 2019. © Marc Domage - Agrandir l'image, .JPG 204Ko (fenêtre modale)
Eléonore False, vue de l’exposition « L’Échappée Belle » au Grand Café - centre d’art contemporain, Saint-Nazaire, 2019. © Marc Domage

"L’échappée belle" proposée par le Grand café invite le visiteur à découvrir le travail de deux artistes qui s’intéressent à l’image en tant que matériau à utiliser, détourner, revisiter.

Le Grand café invite Éléonore False et Aurélie Pétrel, deux artistes qui travaillent de manière ludique et poétique autour de l’image imprimée ou photographique : « Je me suis intéressée à elles, en faisant des recherches autour de nouvelles pratiques photographiques utilisant l’image comme matériau de l’œuvre plastique », explique Sophie Legrandjacques, directrice du centre d’art contemporain.

L’espace comme un livre

Au rez-de-chaussée, Éléonore False utilise les images issues d’un livre de vulgarisation scientifique. Schémas reproduits sur les murs, collages agrandis jusqu’à l’abstraction et imprimés sur des plaques métalliques pour créer du mouvement

« J’ai imaginé cet espace comme un livre avec des sauts de pages. Certains murs sont numérotés pour créer un espace mental, une temporalité. Je travaille à l’échelle de mes mains, avec de tout petits morceaux de papiers, je m’organise des hasards et des jeux pour parvenir à des situations qu’on ne peut réduire à une seule chose. »

Le travail d’Éléonore False réinterroge les formes, les questions de la vision, de la mise au point. À chaque visiteur de prendre le temps de regarder les œuvres, de les réinterpréter, de mobiliser son imaginaire pour construire le sens de l’ensemble et écrire sa propre histoire.

Théâtre sans acteurs

À l’étage, arts plastiques et théâtre se marient avec Pétrel|Roumagnac (duo). Avec leur projet "de rêve", l’artiste Aurélie Pétrel et le comédien et metteur en scène Vincent Roumagnac réinventent le "Songe d’une nuit d’été" de Shakespeare.

La pièce a été interprétée sans spectateurs, une nuit de solstice d’été, sur une île finlandaise. De cette représentation restent des traces : photographies reproduites sur divers supports, masques, tissus, objets… ces matériaux constituent une « réserve dramatique » qui permet de présenter les cinq actes de la pièce sur la scène installée à côté :

« Pendant toute l’exposition, la pièce se joue ,sans acteurs… Nous changeront régulièrement l’installation, c’est une invitation au visiteur à revenir, qu’il connaisse ou non la pièce originale, explique Vincent Roumagnac. Je travaille avec Aurélie depuis 2012, nos pratiques se rencontrent comme celles de deux musiciens. Notre production résulte de l’addition de deux recherches en solo. »

Une excursion mentale

Dans le même espace, Aurélie Pétrel présente un diptyque composé de deux images reproduites sur du verre et suspendues au plafond, laissant au visiteur le soin de se déplacer pour accentuer les jeux d’ombres et de lumières. Aurélie Pétrel travaille dans des villes emblématiques telles que New York, Montréal, Tokyo… et dernièrement Beyrouth, où elle s’est plongée dans l’histoire de la ville à partir de fonds d’archives photographiques censurées par raturage de certains détails.

Rephotographiées, revisitées, réinterprétées et littéralement suspendues, les deux images présentées suscitent le trouble et le questionnement autant qu’elles invitent à « une excursion mentale, entre le support et la surface, l’incise graphique et la topographie, le mystère de l’image et son élucidation ».

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