- Social

La mise à l'abri des personnes à la rue, un défi social collectif

La Ville de Saint-Nazaire souhaite apporter une solution aux personnes sans-abri qui possèdent des animaux et rencontrent des difficultés pour être accueillies dans les structures d’hébergement d’urgence du territoire. © Adobe Stock - Agrandir l'image, .JPEG 353Ko (fenêtre modale)
La Ville de Saint-Nazaire souhaite apporter une solution aux personnes sans-abri qui possèdent des animaux et rencontrent des difficultés pour être accueillies dans les structures d’hébergement d’urgence du territoire. © Adobe Stock

La Ville de Saint-Nazaire renforce son soutien à l’hébergement d’urgence avec le projet de création d'un village dit de "haute tolérance" pour une dizaine de personnes accompagnées de leur chien.

Via le centre communal d’action sociale (CCAS), la Ville de Saint-Nazaire consacre chaque année un budget de plus de 400 000 € à l’hébergement d’urgence. "C’est un fort soutien aux associations, pour assurer les maraudes, les accueils de jour ou la restauration", souligne l’adjointe au maire en charge des solidarités, Dominique Trigodet.

La Ville intervient aussi au niveau du bâti en finançant notamment un local pour l’ASC (association Solidarités et créations) d’un montant de 1 300 000 €. Mais elle souhaite aller plus loin et apporter une solution aux personnes sans-abri qui possèdent des animaux et rencontrent des difficultés pour être accueillies dans les structures d’hébergement d’urgence du territoire.

Village de haute tolérance

"Il s’agira d’un bâti collectif de type modulaire prévu pour le dernier trimestre 2023." Dix logements seront articulés autour d’une pièce de vie commune avec des bureaux. La gestion et le suivi des mises à l’abri et du travail de réinsertion seront menés par l’association Anef-Ferrer. Le choix s’est porté sur des modulaires car "l’objectif politique est de livrer le plus rapidement possible ces logements pour mettre les personnes à l’abri", indique le maire David Samzun.

La maîtrise d’oeuvre est confiée au bailleur social Silène pour un coût de 800 000 €, dont une subvention de la CARENE de 100 000 €. L’emplacement sera annoncé une fois que les riverains auront été informés du projet.

Volonté politique

David Samzun ajoute : "Les dispositifs que l’on met en place sont le fruit d’une volonté politique. On prend nos responsabilités mais tout le monde devrait les prendre. L’hébergement d’urgence est une compétence de l’État. C’est insupportable humainement de voir des hommes et des femmes à la rue. L'État et la Ville de Saint-Nazaire sont mobilisés, les associations et les habitant.es aussi. Mais chacun voit bien qu'il reste des réponses à apporter, des efforts à engager. Il faut donc que chacun prenne ses responsabilités, dans le respect des personnes et du droit".

Pour mieux protéger celles et ceux qui sont à la rue, David Samzun a souhaité créer un groupe de travail auquel ont été invités tous les acteurs : collectivités, associations, État. Ce groupe sera animé par Adeline L’Honen, ancienne maire de Batz-sur-Mer et Marc Ménager, président d’Emmaüs à Saint-Nazaire. Dans la suite de la décision de justice du printemps dernier, le squat installé rue de Neyman a été évacué. Grâce à l'action de la Ville de Saint-Nazaire qui a mis à disposition une habitation qu'elle venait d'acquérir, à la mobilisation de l'association Anef-Ferrer et aux moyens financiers de l'État, une solution a été trouvée pour les personnes qui restaient à reloger. Les maisons squattées ont été murées et seront remplacées par la construction de trente-et-un logements sociaux.