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Le marché du gaz dope le trafic du port de Nantes Saint-Nazaire

Opération de transbordement entre deux navires au terminal méthanier de Montoir de Bretagne (©Ville de Saint-Nazaire - Martin Launay) - Agrandir l'image, .JPG 306Ko (fenêtre modale)
Opération de transbordement entre deux navires au terminal méthanier de Montoir de Bretagne (©Ville de Saint-Nazaire - Martin Launay)

[vidéo] Le terminal méthanier de Montoir de Bretagne conforte sa transformation en hub ou plate-forme logistique de gaz naturel liquéfié (GNL). Elengy, filiale du groupe Engie, enregistre une fréquentation record de navires en 2018.

Une centaine de bateaux ont fait escale au terminal méthanier de Montoir de Bretagne cette année. C'est une fréquentation record pour Elengy. "C'est une grosse année", confirme le directeur du site Bruno Michel, "elle est comparable à des années qu'on a eues il y a dix ou quinze ans."

Elengy a modernisé le terminal ces dernières années afin de diversifier ses prestations et de proposer un service de transbordement. Cette opération consiste à transférer directement le chargement en gaz naturel liquéfié (GNL) d'un brise-glace vers un navire méthanier classique.

Nouveauté 2018 : les transbordements

Le gaz provient de Sibérie. Transformé en gaz liquéfié car 600 fois moins volumineux qu'à l'état gazeux, il est transporté par bateau à travers le monde. Les brise-glaces ont un rayon d'action limité, notamment en raison de leur coût, c'est pourquoi il est nécessaire de décharger le GNL dans un méthanier qui poursuivra l'acheminement du gaz vers l'Asie ou l'Amérique du Sud. Pour les pays à forte croissance, le gaz contribue à un mix énergétique plus propre, en remplacement du pétrole et du charbon. Et le terminal d'Elengy se place parmi les trois premiers terminaux méthaniers européens en matière de transbordement.

"Nous avons un contrat à long terme avec un client russe sur les opérations de transbordement," explique Bruno Michel. "Ce contrat nous assure un transbordement par mois en 2018 et deux transbordements par mois en 2019. Il y a eu des aménagements majeurs ces quatre dernières années sur le terminal avec plusieurs centaines de millions d'euros d'investissement. Il y a aussi toute une coopération en profondeur depuis deux ans avec les services du port de Nantes Saint-Nazaire, lamaneurs, remorqueurs et pilotes de Loire qui sont nos alliés au quotidien pour réaliser cette prestation et cette performance."

Le gaz transbordé n'entre pas sur le territoire français. En plus de cette nouvelle opération, le terminal poursuit les missions pour lesquelles il a été construit voilà 35 ans, à savoir accueillir des bateaux, les décharger dans les réservoirs du site, transformer le GNL en gaz naturel gazeux et l'injecter sur le réseau français. "On représente environ un quart de la consommation française", précise le directeur. "En 2018, une centaine de bateaux seront venus pour des opérations diverses : des transbordements, des déchargements et rechargements de navires et de camions citernes, près de 2000 par an."