L'écrivain Stéphane Hoffmann reçoit le prix Jean-Freustié pour son dernier roman

Le titre du roman "Un enfant plein d'angoisse et très sage" est extrait d'un poème de Valéry Larbaud. Il qualifie Antoine, garçon de 13 ans délaissé par ses parents, qui vit entre la pension en Suisse et sa grand-mère à Chamonix.

L'ouvrage, au ton léger et incisif, dresse le portrait d'une famille où la tendresse n'existe pas. Un sujet émouvant et grave traité avec humour et cynisme. "Je voulais parler d'une famille dont les membres ne sont pas doués pour l'amour, explique l'auteur Stéphane Hoffmann. Séparément, ce sont des gens qui peuvent être sympathiques. Mais ensemble, ils ne peuvent que se déchirer. Cela se répète de génération en génération."

Drôle et incisif

Chacun vit avec ses blessures. C'est dans ce contexte que le jeune Antoine s'est rendu compte qu'il n'était pas le bienvenu. Fils de Baladine Griggs, femme d'affaires égoïste aux ambitions politiques, et de Rudyard Griggs, riche Londonien oisif, il va trouver sa force auprès d'un petit chien.

Très rythmé, le roman commence sur un ton particulièrement vif. "Il y a une urgence à plonger le lecteur dans le décor, à lui donner les éléments du drame", justifie Stéphane Hoffmann.

Quand il écrit, l'auteur originaire de Saint-Nazaire, voyage au gré de son imagination. "Je prends un papier, un crayon et j'écris n'importe quoi. Comme un chanteur fait des vocalises ou un sculpteur dégrossit la pierre, c'est illisible". Puis les éléments s'ordonnent pour devenir une histoire et Stéphane Hoffmann entre dans un processus de réécriture.

Le prix Jean-Freustié, créé en 1987, il le reçoit avec plaisir. "Je suis ravi, c'est déjà 20 000? et surtout une reconnaissance du milieu littéraire", se réjouit l'écrivain également finaliste du prix des Deux Magots qui sera décerné fin janvier.

Stéphane Hoffmann vit à Guenrouët dans la maison de ses arrières grands-parents. Né un jeudi 6 mars 1958 à 8h, à la clinique Forgeau, près du Jardin des Plantes à Saint-Nazaire, Stéphane Hoffmann a de nombreux souvenirs de son enfance nazairienne. "J'y ai passé mes dix premières années et ma mère y vit toujours", précise-t-il. "Il y a cinq générations, mes ancêtres étaient des émigrés autrichiens. Mes parents sont nés à Saint-Nazaire et mon père avait repris l'entreprise familiale de peinture en bâtiment créée en 1900.""Un enfant plein d'angoisse et très sage", Stéphane Hoffmann - Albin Michel, 18,50?