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MapoHème, un modèle social et environnemental

Delphine Biette (au premier plan) et Mélanie Aumon terminent leur recette de déodorant. (©Ville de Saint-Nazaire - Martin Launay) - Agrandir l'image, .JPG 109Ko (fenêtre modale)
Delphine Biette (au premier plan) et Mélanie Aumon terminent leur recette de déodorant. (©Ville de Saint-Nazaire - Martin Launay)

[VIDEO] Récompensées fin 2021 lors des Audacity Awards, les associées de MapoHème portent et transmettent des valeurs responsables. Portrait.

Charlotte en tissu vissée sur la tête, Envel est concentré sur la pesée de l’amidon de maïs. Ce matin, ce Brévinois de trente ans participe à la fabrication du déodorant de MapoHème.

En formation depuis peu dans cette jeune entreprise, il attache une importance à chaque gramme ajouté. "On fait de la chimie, donc il faut être précis", sourit-il.

Dans le laboratoire de MapoHème

À son tour, Clémence, 20 ans, complète la recette sous l’oeil attentif des trois créatrices de MapoHème, Delphine Biette, Mélanie Aumon et Natacha Gauthier. "Elles sont à l’écoute, bienveillantes et agréables", note la jeune femme, ravie d’avoir un contrat de formation dans ce cadre rassurant.

Insérer les personnes avec autisme

Créée fin 2020, la marque de cosmétiques bio MapoHème est reconnue Entreprise solidaire d’utilité sociale (Esus). "L’idée, ce n’est pas seulement de faire connaître la marque et son engagement écologique, mais le projet social que nous portons, à savoir l’accueil de personnes Audacity Awards Des lauréats écolos et solidaires autistes en tant que salariées. Notre objectif, c’est de pouvoir répandre ce modèle", insiste Delphine Biette.

Les trois créatrices de MapoHème voulaient une entreprise à finalité sociale et ont mûri leur projet après avoir entendu le message de la fondation 3A (Autistes adultes autonomes) pour l’emploi des personnes avec des troubles du spectre autistique (TSA).

Clémence a découvert son autisme il y a deux ans. Cela lui permet de mieux comprendre son propre fonctionnement. "Je me rendais seulement compte que j’avais des différences", explique-t-elle. Ici chez MapoHème, quelques adaptations l’aident à acquérir des compétences et à travailler dans de bonnes conditions.

Les recettes de chacun des quatre produits conçus, le déodorant, les savons et le baume, sont par exemple détaillées en étapes accompagnées de photographies. Une petite coche permet à chacun de se repérer dans son exécution. "Il y a un besoin de repères visuels, explique Mélanie Aumon. Ces outils servent à tout le monde, c’est plus simple pour nous aussi d’avoir un process visuel."

Cosmétiques naturels

Les produits sont 100 % biodégradables et les matières premières toutes issues de l’agriculture biologique, naturelles et non raffinées, les plus locales possibles. Un retour aux sources pour Delphine Biette : "J’ai eu un déclic écologique à la naissance de mon premier enfant et mon père, fils de savonnier parfumeur à Nantes, m’a initiée à la saponification à froid, méthode qui permet de conserver toutes les vertus des huiles."

Une petite sonnerie retentit. C’est l’heure de la pause pour les stagiaires, une quinzaine de minutes au calme, hors du laboratoire. "À terme, nous aimerions avoir une petite salle de repos bien aménagée", espère Delphine Biette.

Envel est de retour. Une nouvelle tâche l’attend : verser le déodorant dans les petits contenants. Natacha Gautier lui montre comment faire. "Je suis un peu nerveux, confie Envel, c’est l’inconnu." Le jeune homme se lance malgré tout et relève le défi avec précision. "Il faut répondre au besoin du client."

Plus d’informations : https://mapoheme.com/