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Portrait. La famille Al Hayek invite vos papilles au voyage

La Syrie compte de nombreuses spécialités culinaires comme le Kebbeh, composé de blé concassé et de viande de bœuf hachée. - Agrandir l'image, .JPG 287Ko (fenêtre modale)
La Syrie compte de nombreuses spécialités culinaires comme le Kebbeh, composé de blé concassé et de viande de bœuf hachée.

Le 24 novembre dernier, Mahmoud Al Hayek et son épouse Reem ouvraient les portes de leur restaurant Rand Alep, situé au 23 boulevard René Coty. Au menu, des spécialités syriennes et orientales.

Après un long chemin depuis la Syrie, Mahmoud Al Hayek, sa femme et ses trois enfants sont arrivés à Saint-Nazaire le 25 janvier 2016. La famille Al Hayek figurait parmi les tout premiers réfugiés syriens accueillis dans la cité portuaire. « Nous avons dû quitter Alep, notre pays, notre famille et fuir les bombes. Le parcours était long et douloureux mais aujourd’hui, une seconde vie s’offre à nous » raconte Mahmoud.

Une ville bombardée, fuie par ses habitants, une histoire qui résonne dans le cœur des Nazairien.nes comme dans celui de la famille Al Hayek. « Nous avons été très bien accueillis à Saint-Nazaire. Les habitants, la mairie, les associations… Tout le monde nous a aidé. Les liens qui m’unissent à cette ville et à son passé sont très forts, » confie-t-il.

Mahmoud et Reem Al Hayek ont choisi de baptiser leur restaurant Rand Alep, en hommage à leur fille de 6 ans, tuée par un train sur la route de l’exil, et à leur ville où ils vivaient heureux avant que la guerre ne survienne.

Cuisine généreuse et ambiance chaleureuse

Ici tout est « fait maison », même la décoration ! Mahmoud Al Hayek est issu d’une ancienne famille alépienne, historiquement spécialisée dans la couture et le tissage. Aux murs, on peut admirer des tapisseries traditionnelles confectionnées par les cousins de Mahmoud.

Côté cuisine, on retrouve les saveurs de l’orient aux doux parfums d’épices, d’huile d’olive et de miel. « Ici, c’est comme à la maison, on vient partager un moment en famille ou entre amis, on mange des bons plats et on repart avec le sourire » déclare le restaurateur, enthousiaste.

Une aventure humaine

Dès son arrivée, Mahmoud s’investit dans le tissu associatif local, et notamment l’association Icare qui œuvre pour l’accueil et l’accompagnement des réfugiés à Saint-Nazaire. « J’apporte aux autres l’aide qu’on m’a apportée » indique Mahmoud Al Hayek. C’est d’ailleurs lors d’un grand repas organisé par l’association que l’idée d’ouvrir un restaurant a germé.

Deux ans de travail auront été nécessaires aux époux Al Hayek pour voir naître leur projet. « Pendant un an, j’ai travaillé comme économe au sein de l’association ASC, qui aide à l’insertion professionnelle. Je me suis ensuite rapproché du BGE Saint-Nazaire, qui m’a accompagné dans mon projet » relate le restaurateur.