- Culture

Portrait sensoriel de Saint-Nazaire

Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin interviennent dans une classe d’élèves de CE2-CM1 à l’école Michelet de Saint-Nazaire pour les sensibiliser à leur univers artistique et à leur vision de la ville. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert) - Agrandir l'image, .JPG 189Ko (fenêtre modale)
Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin interviennent dans une classe d’élèves de CE2-CM1 à l’école Michelet de Saint-Nazaire pour les sensibiliser à leur univers artistique et à leur vision de la ville. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

La chorégraphe Emmanuelle Huynh et l’artiste Jocelyn Cottencin montrent le territoire nazairien comme ils le voient et surtout comme ils le ressentent. Une expérience sensible à vivre au LiFE à travers une installation audiovisuelle jusqu’au 19 janvier.

"Nous voulions comprendre pourquoi cette ville nous attire particulièrement", expliquent Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin aux CE2-CM1 de l’école Michelet à Saint-Nazaire. Pour leur parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC), la chorégraphe et l’artiste proposent aux écoliers de participer au projet d’installation et de performance au LiFE, Nous venons de trop loin pour oublier qui nous sommes

Comme imaginé en 2017 au moment de la présentation du portrait de New York, A taxi driver, an architect and the High Line, Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin se sont consacrés ces derniers mois au territoire nazairien. "Depuis un an, nous passons une semaine par mois à filmer la ville", relate le réalisateur.

Déclaration d’amour

Passionnée par Saint-Nazaire, Emmanuelle Huynh y a installé Plateforme Múa,compagnie nationale à rayonnement international. "J’aime cette ville phénix qui ne cesse de se transformer et de revivre. C’est un endroit à défricher. Histoire, nature, travail de l’Homme, elle est au cœur des enjeux de la société", souligne la chorégraphe.

"Il y a une beauté, une puissance que nous voulions relier à un flux naturel dont on s’est coupé» complète Jocelyn Cottencin. Sans faire l’apologie du gigantisme, le film des deux artistes révèle ces forces à la fois humaines et naturelles : les vibrations des Chantiers de l’Atlantique, comme celles du vent. S’entremêlent des images de soudure industrielle, de nuages qui passent ou des corps d’Emmanuelle Huynh et de Jocelyn Cottencin.

Des énergies aussi puissantes les unes que les autres

"La Lune orchestre la marée qui orchestre le travail industriel", fait observer ce dernier aux enfants de l’école Michelet. "Avec mes yeux de danseuse, ajoute Emmanuelle Huynh, le déplacement d’une pièce aux Chantiers ressemble à une chorégraphie. On fait la même chose avec nos corps."

Attentifs, les écoliers répètent alors un mouvement qui consiste à se laisser tomber et rattraper par un membre du groupe. "Cette figure de porté rappelle la marée qui entre dans l’estuaire, mais aussi la solidarité que nous avons ressentie à Saint-Nazaire", confie la chorégraphe.

Ce jeu sur la polyphonie et les sensations, la classe de CE2-CM1 pourra l’expérimenter au sein du LiFE. "Comment vont-ils réagir à la vision de notre Saint-Nazaire ?", s’interroge Emmanuelle Huynh. "Comme le public, nous les invitons à habiter l’espace du LiFE avec nous et à amplifier ce qui se passe à l’écran." 

Les deux artistes poursuivent leurs recherches sur le territoire avec un 3eprojet filmique en préparation sur São Paulo.