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Pourquoi boire l’eau de qualité distribuée par la CARENE n’est pas dangereux

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Une eau de qualité, très contrôlée et sans glyphosate

En octobre 2018, suite à une campagne de promotion d’une conférence de l’association "Eau et Rivières de Bretagne", Ouest France et Médiacités relayaient les propos de l’association en titrant pour l’un : « Et si boire l’eau du robinet était dangereux ? », et pour l’autre « L’eau qu’on croyait si pure polluée aux pesticides ». Deux articles qui se fondent sur une interprétation inexacte et erronée de données qui pourrait laisser croire aux lecteurs que la CARENE, agglomération de Saint-Nazaire, exploite, vend et diffuse une eau dangereuse pour la santé tout en mentant aux consommateurs sur sa qualité. La CARENE répond à ces graves accusations de nature à créer le trouble dans la population.   

 

Une nappe d’approvisionnement protégée par la CARENE depuis 28 ans

Dès 1990, la Ville de Saint-Nazaire a mis en place des périmètres de protection afin de préserver la qualité de l’eau de la nappe de Campbon d’où elle extrait une grande partie de l’eau qu’elle distribue sur son territoire.

A travers un important programme d’actions, la CARENE a réalisé douze bassins de rétention permettant de capter les pollutions accidentelles potentielles. La collectivité a également participé au financement de la mise aux normes d’une trentaine d’exploitations agricoles et acquis les parcelles présentant des zones d’effondrement pour les boiser. Par ailleurs, elle s’est engagée  dans une démarche de conseil et d’accompagnement des agriculteurs, afin d’améliorer les pratiques de fertilisation et de limiter l’usage des pesticides (achat de matériels agricoles de type désherbinneuse, ébouseuse) et ainsi prévenir les pollutions diffuses. L’ensemble de ces actions représente un investissement de près de 2 200 K€.

En complément, la CARENE engagera, avant la fin de l’année 2019, un programme de modernisation de l’usine de Campbon et de ses forages pour un montant prévisionnel d’environ 10 millions d’euros. De son côté, l’EPTB Vilaine (Institut d’aménagement de la Vilaine) et Nantes Métropole réalisent actuellement des travaux importants de modernisation de leurs ouvrages, qui permettront notamment de rendre le process de traitement de l’eau brute de surface, issue de la Vilaine et de la Loire, encore plus performant.

Une eau contrôlée et en conformité avec la réglementation

En tant que collectivité compétente en matière de production d’eau potable, la CARENE doit se conformer à l’arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine mentionnées aux articles R.1321-2, R.1321-3, R.1321-7 et R.1321-38 du code de la santé publique.

Tout au long du process de production, d’adduction et de distribution d’eau potable, la CARENE réalise des analyses d’autosurveillance régulières.
En parallèle, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Loire-Atlantique, chargée de l’inspection des installations, du contrôle de sécurité sanitaire et de la réalisation du programme d’analyses de la qualité d’eau, réalise des analyses complètes en application de la réglementation en vigueur.

  • En 2017, l’ARS a effectué 400 prélèvements pour la surveillance de l’ensemble du territoire de la CARENE.
  • 53 analyses ont concerné les eaux issues de Campbon pour lesquelles le taux de conformité physico-chimique global était de 100 %, comme en 2016 et comme en 2015.

 

Pesticides : des valeurs très inférieures aux seuils admis

La réglementation sur les pesticides fixe la « limite de qualité » à 0,10 µg/L quelle que soit la substance concernée et à 0,50 µg/L pour le total des substances analysées dans l’eau distribuée.

La notion de  « limite de qualité » correspond aux valeurs réglementaires fixées pour les paramètres dont la présence dans l'eau induit des risques immédiats à plus ou moins long terme pour la santé du consommateur. Ces limites de qualité garantissent au vu des connaissances scientifiques et médicales disponibles, un très haut niveau de protection sanitaire aux consommateurs.

Les eaux doivent respecter les valeurs inférieures ou égales aux limites de qualité, qui concernent les paramètres microbiologiques et les paramètres physico-chimiques. Lorsque les caractéristiques de l'eau s'écartent de ces valeurs de référence, des enquêtes et des vérifications particulières sont conduites pour comprendre la situation et apprécier les risques sanitaires éventuels. Le cas échéant, la situation doit être corrigée.

Pour l’eau de Campbon 440 molécules phytosanitaires sont recherchées dans le cadre du contrôle sanitaire, avec une fréquence de 5 analyses d’échantillons différents par an.

En 2017, la valeur maximale mesurée sur l’eau brute de Campbon pour le total des pesticides analysés était de 0,07 µg/L (pour une limite de qualité fixée à 0,50 µg/L). En 2016, le résultat était de 0,08 µg/L. Les résultats sont donc largement inférieurs aux limites de la réglementation.

Depuis 2010, seules quatre molécules différentes de pesticides (et non 520 ou 534), dont aucune n’a présenté de dépassement de la valeur limite réglementaire nécessitant une restriction d’usage de l’eau, ont été détectées au niveau de l’eau traitée de l’usine de Campbon : Atrazine, Atrazine-2-Hydroxy, Esa métolachlore, Oxa métolachlore.

Il n’y a jamais eu aucune trace de SILTHIOFAM, d’ORYZALIN, de GLYPHOSATE ou de GLUFOSINATE dans les analyses réalisées sur l’eau de Campbon, contrairement à ce qu’indiquent Ouest France et Médiacités dans leurs articles respectifs.

Une gestion raisonnée de la ressource

La nappe phréatique de Campbon est un important réservoir naturel souterrain, d’un volume évalué à 100 millions de m3 d’eau, exploité depuis 1954. Il couvre une superficie de 24 km², sous les communes de Campbon, Quilly, Guenrouët et Sainte-Anne-sur-Brivet.

Dès 1947, les élus du territoire se sont inquiétés des besoins accrus en eau potable que nécessitaient la reconstruction et l’accroissement de la population. Les besoins à satisfaire dépassaient largement les possibilités existantes qui reposaient sur l’ensemble de bassins Québrais-Guindreff-Belle Hautière, le réservoir du Bois Joalland et le pompage effectué dans le Brivet (réserves hasardeuses car dépendantes toutes deux de la pluviométrie). Après étude de diverses solutions par le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, les élus ont décidé de retenir la solution ayant donné les résultats les plus satisfaisants à savoir l’exploitation de la nappe d’eau souterraine de Campbon, à concurrence d’un maximum de 4 millions de m3 par an selon l’arrêté préfectoral du 21 octobre 1954.

Désormais, la CARENE, EPCI compétent en matière de production, d’adduction et distribution d’eau potable, dispose d’une autorisation de pompage de l’eau de la nappe de Campbon plafonnée à 9 millions de m3 d’eau brute par an, en application de l’Arrêté Préfectoral du 8 août 2000.
Treize  forages, dont certains vont jusqu’à 60 mètres de profondeur, permettent de pomper l’eau stockée dans ce sol calcaire.

En 2017, la CARENE  a produit 7 900 488 m3 d’eau traitée à partir de la nappe de Campbon (8 543 084 m3 en 2016, 7 722 915 m3 en 2015). Dans un souci d’une gestion raisonnée de la ressource, la CARENE adapte les prélèvements tout au long de l’année sur la base du suivi des piézomètres (tubes qui permettent depuis la surface d'accéder à l'eau d'une nappe phréatique) et du niveau moyen mensuel de la nappe constaté. Ce suivi du niveau de la nappe se fait avec le concours de l’hydrogéologue de l’unité du Conseil Départemental de Loire-Atlantique.

Les récents travaux d’interconnexion départementale permettent dorénavant au réseau de distribution de la CARENE d’être alimenté par 3 sources d’approvisionnement différentes. Ainsi, en complément de la nappe de Campbon, la CARENE peut être alimentée par de l’eau provenant de l’EPTB Vilaine (eau de surface produite à partir de l’usine Drézet de Férel), ou encore par Nantes Métropole (eau de surface provenant de l’usine de la Roche). Cette interconnexion permet ainsi de moins solliciter la nappe de Campbon en période de niveau bas, en alimentant plutôt le réseau de la CARENE par l’usine de la Roche et/ou celle du Drézet.

Sur 19 millions de m3 distribués sur le réseau de la CARENE, plus de 5 millions de m3 sont ensuite exportés à d’autres collectivités (aux SIAEP de Campbon, du Sillon, de Crossac, à l’agglomération de Cap’Atlantique et aux communes de Sautron et de Savenay). La consommation de l’ensemble des usagers du service d’eau de la CARENE (correspondant à 126 392 habitants), représente un volume de plus de 12 millions de m3. Le rendement de réseau de la CARENE, permettant de mesurer la performance du réseau, est très bon (93,11% en 2017).