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Saint-Nazaire. Méan-Penhoët et ses maisons d’armateurs
Dans le quartier de Méan-Penhoët à Saint-Nazaire, certaines bâtisses fascinent par leur singularité ou même leur excentricité. Découverte de deux maisons d’armateurs.
Près du port de Méan, se situent des maisons du XIXè siècle. Parmi elles, une bâtisse de 1893 si l’on en croit l’inscription qu’elle porte au-dessus de son entrée. "Nous serions les 5e ou 6e propriétaires", notent ses habitants qui y sont installés depuis 1975.
Couleur ocre, la façade de la maison est dotée d’un joli petit décor en relief représentant un cargo à voiles ou un gros bateau de pêche. Les fenêtres sont entourées de pierre de tuffeau. Face à l’ancien presbytère devenu école privée, la maison devait appartenir à un armateur.

"Quand on achète ce type de maison, il faut savoir bricoler", affirme le propriétaire qui souhaite rester anonyme. "Du sol à la charpente, il y a eu au moins six ans de rénovation." Les plafonds de 2,90 m ont été un peu abaissés pour améliorer la thermie. Le couloir entre la cuisine et le salon/salle à manger a disparu. Le décloisonnement des quatre pièces du rez-de-chaussée apporte du volume.
"Ce sont des maisons agréables à vivre", se satisfait le propriétaire. "Avec des murs de 50 cm et mon isolation par l’intérieur, la température reste ambiante été comme hiver."
La maison d’Eugène Labour
Au carrefour de la rue de Trignac et de la rue du Brivet, la maison de la professeure de yoga Danièle Covolan ne passe pas inaperçue. Là aussi, un voilier orne la façade de l’imposante bâtisse repeinte dans les tons jaune et orangé. Mais en levant les yeux vers le sommet du toit, on découvre une petite terrasse, construite par l’armateur Eugène Labour (1848-1917).
"Le terrasson lui servait à voir ses bateaux qui étaient construits juste en face, au niveau du Brivet", explique Danièle Covolan. "Il faut s’imaginer que le port était tout proche de la maison, au niveau de l’abribus sur le trottoir d’en face."
Pour rénover et entretenir la maison, Danièle Covolan et son compagnon Jean-Pierre Marzellière, artisan peintre-décorateur pendant 35 ans, font appel à leur âme de bricoleur et d’artiste. "On a tout fait nous-mêmes dans cette maison de quatre niveaux qui a un magnifique potentiel et dont on a par exemple révélé à nouveau le carrelage en ciment qui était couvert de vinyle."
Dans ces travaux qui exigent beaucoup de patience et de persévérance, le couple a aussi découvert que des fenêtres avaient été présentes sur une façade aujourd’hui fermée. Alors l’idée est venue de redessiner ces ouvertures à l’identique des existantes. "On la fait revivre en gardant cet esprit si riche d’histoire."
D’ailleurs, la propriétaire a récemment trouvé des coupures de journaux en allemand dans les plinthes du dernier étage. "On sait que la maison était occupée pendant la 2de Guerre mondiale, je suis à l’affût des témoignages de personnes âgées", confie Danièle Covolan qui pense ne pas être au bout de nouvelles découvertes.
La Ville rappelle que ces travaux se sont faits sans son accord et ne sont pas conformes à la charte de coloration de la Ville.