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Saint-Nazaire repense ses lumières

Eclairage public de la rue du commandant Charcot à Saint-Marc dans le cadre du SDAL, le schéma directeur d'aménagement lumière. (©Ville de Saint-Nazaire - Martin Launay) - Agrandir l'image, .JPG 785Ko (fenêtre modale)
Eclairage public de la rue du commandant Charcot à Saint-Marc dans le cadre du SDAL, le schéma directeur d'aménagement lumière. (©Ville de Saint-Nazaire - Martin Launay)

La Ville de Saint-Nazaire souhaite limiter son impact sur l’environnement et maîtriser ses coûts en matière d’éclairage. Pendant deux mois, la lumière a été éteinte dans cinq quartiers entre minuit et 5h du matin. Ces tests doivent éclairer la réflexion et nourrir l’élaboration du SDAL, Schéma directeur d’aménagement lumière.

Du 3 avril au 3 juin, cinq quartiers nazairiens ont fait l’objet d’une expérimentation sur l’éclairage des rues. Les Rochelles, Villeneuve, Herbins et le centre-ville ont été privés de lumière entre minuit et 5h. Dissignac, plus rural, l’a été entre 23h et 5h. Pour en mesurer l’impact réel, ces coupures ont été menées sans information préalable des habitants.

"Nous avons reçu un maximum de douze appels par semaine", constate l’élu en charge du domaine public Christophe Cotta. "Nombreux n’ont pas apprécié de n’avoir pas été prévenus". Lors de chaque appel, une enquête de satisfaction a permis de recueillir les premières réactions quant à l’éclairage public. Si près d’un tiers des habitants est resté sans opinion, plus de 23 % se sont dits favorables à une extinction de la lumière entre certaines heures et environ 46 % défavorables. "Certains ont proposé de décaler l’extinction à 1h du matin", note Christophe Cotta.

Une pollution à limiter

La municipalité n’a pas encore pris de décision. Elle affiche malgré tout la volonté "d’éclairer mieux, au bon endroit et au bon moment". Christophe Cotta souhaite répondre aux attentes des Nazairiens en prenant en compte deux enjeux : l’écologie et l’économie. "La pollution lumineuse perturbe les écosystèmes", explique l’élu, "et c’est devenu, depuis le Grenelle de l’environnement, un objectif national que de réduire les points lumineux".

La réglementation française s’est renforcée ces dernières années, notamment sur l’éclairage des locaux professionnels et des vitrines commerciales avec l’arrêté du 25 janvier 2013. Mais l’éclairage public représente 10 millions de points lumineux en France, 14 340 à Saint-Nazaire. "On doit réfléchir à l’extinction de points lumineux la nuit", affirme Christophe Cotta.

Une facture de 900 000€ par an

Aujourd’hui, le coût de l’éclairage nazairien atteint environ 900 000€ par an. Même si les installations récentes sont plus performantes en matière de consommation, des matériels anciens sont encore présents -le parc est renouvelé au fur et à mesure de sa vétusté et la durée de vie d’un luminaire est d’environ 20 ans.

Le coût augmente de 2,4 % par an en raison de la création de nouveaux quartiers et de la multiplication des points lumineux qui l’accompagne. Actuellement l’éclairage est assuré partout jour et nuit. Seule la ligne Hélyce connaît un abaissement de 30 % de la lumière la nuit, ce qui n’est pas encore possible ailleurs en raison du matériel.

"Nous sommes sensibles aux différents usages et au sentiment d’insécurité", confie Christophe Cotta. "Sur le plan national, aucune corrélation n’a été établie entre extinction et insécurité constatée. Nous nous donnons au moins un an pour étudier tout cela de près et mener des comparatifs avec des villes de taille similaire." D’ici fin 2018, un Schéma directeur d’aménagement lumière (SDAL) donnera les grandes orientations sur l’éclairage public de la ville.

Une rue exemplaire avec 92 % d’économie d’énergie

L’éclairage public de la rue du Commandant Charcot, dans le quartier Saint-Marc, a été rénové en 2017. 26 luminaires à LED (27W chacun) remplacent 52 luminaires équipés de lampes à vapeur de mercure (112W chacun), connus pour provoquer une pollution lumineuse importante.

Tout en conservant l’esthétique de l’éclairage de la rue, cette rénovation a permis de diviser la facture annuelle par 13, soit une économie de 3630€. Elle est présentée au Trophée de l’éclairage exemplaire dans la catégorie "Eclairage public ville de plus de 20 000 habitants", dont les résultats seront dévoilés fin septembre.