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The Bridge 2017. Les acteurs de la transat du centenaire

Le capitaine Wells sera aux commandes du Queen Mary 2 pendant la course The Bridge. © Cunard - Agrandir l'image, .JPG 387Ko (fenêtre modale)
Le capitaine Wells sera aux commandes du Queen Mary 2 pendant la course The Bridge. © Cunard

A 15 jours du grand départ, rencontres avec le capitaine du Queen Mary 2, le skipper François Gabart, le directeur de course de cette transat exceptionnelle et le capitaine du remorqueur qui guidera le paquebot dans la forme Joubert.

Un capitaine impatient

Le capitaine Christopher Wells sera à la barre du Queen Mary 2 pour The Bridge. Il livre ses impressions.

Qu’attendez-vous de votre venue à Saint-Nazaire ?

Je  suis  impatient.  J’ai  beaucoup  de bons souvenirs du temps où je vivais à Pornichet et travaillais aux chan- tiers navals pendant la construction du bateau. Je pense que beaucoup de monde voudra revoir ce grand na- vire.

Pensez-vous pouvoir gagner la course The Bridge ?

Tout dépend de la météo.  S’il  y  a un vent d’est, les Ultimes peuvent facilement  distancer  le  Queen Mary 2. Ma vitesse est limitée  à  22,5 nœuds pour pouvoir arriver à l’heure à New  York.

Que pensez-vous de l’événement dans sa globalité, la course et le Centenaire ?

Il est très rare qu’un navire soit affrété pour un tel événement. Ce sera différent des traversées habituelles entre Southampton et New York.  Combiner la commémoration de l’arrivée des soldats américains à Saint-Nazaire pendant la Première Guerre mondiale avec une course de bateaux est singulier, cela contribuera à l’ambiance pendant  la traversée. C’est un honneur d’y participer, une preuve de respect pour  ceux  qui ont perdu la vie pour leur pays. The Bridge réaffirme les liens d’amitié entre Saint-Nazaire et New York.

François Gabart au départ

Dimanche 25 juin, quatre skippers prendront le départ de la transat du Centenaire sur des maxi-trimarans : Francis Joyon, Thomas Coville, Yves Le Blévec et François Gabart. Ce dernier, le plus jeune, 34 ans, explique le défi que représente la course.

Qu’est-ce qui vous a plu dans l’idée de participer à The Bridge ?

C’est génial de participer à une nouvelle course. Elle réunit les meilleurs bateaux de la planète avec les deux re- cordmen de l’hiver*. C’est une chance d’avoir un tel plateau sur un parcours difficile. L’événement est symbolique. Ce n’est pas rien d’affronter le Queen Mary 2. Construit à Saint-Nazaire, il y revient pour la première fois. Cela va attirer le grand public et le rapprocher de nos bateaux. C’est aussi historique. Je trouve sympa de mêler l’Histoire et des animations festives.

Vous étiez venu à Saint-Nazaire, pour le Record SNSM ?

Oui, il y a quatre ans déjà. Comme The Bridge, cette  course  est  organisée  par Damien Grimont, qui défend de belles causes. C’était l’occasion  de faire le lien avec la Macif, avec qui je soutiens  l’association  SNSM.

Pensez-vous pouvoir atteindre New York avant le Queen Mary 2 ?

Le Queen Mary 2 a l’avantage de na- viguer à vitesse constante et en ligne droite. Un bateau à voile est capable d’aller plus vite en pointe, mais dans ce sens, face aux vents  dominants, on devra probablement tirer des bords, ce qui allonge la route.

Que représente cette transat pour vous ? C’est l’occasion de naviguer avec cinq marins ?

Oui, on a lancé le trimaran Macif à l’été  2015.  Nous  avons  remporté  la Transat  Jacques  Vabre  avec   Pas- cal Bidégorry, puis j’ai remporté The Transat  Bakerly  en  solitaire  en  2016. The Bridge sera la 1re  course en équi- page. C’est intéressant de naviguer à plusieurs, on apprend beaucoup. Je serai ensuite en solitaire pour tenter le record du Tour du Monde à l’au- tomne prochain et la Route du Rhum en 2018.
*Francis Joyon avec Idec Sport a bouclé le tour du monde en 40 jours et Thomas Coville avec Sodebo a fait le tour du monde en solitaire en 49 jours.

Une manœuvre «au chausse-pied»

Avec ses 350 mètres de long et ses 42 de large, le Queen Mary 2 prendra place dans la forme Joubert (largeur : 46 mètres). Au moins deux remorqueurs accompagneront le paquebot dans le port de Saint-Nazaire. Charles Caillaud est le capitaine de l’un des bateaux.

« Le paquebot entrera en marche arrière dans la forme Joubert. C’est une manœuvre « au chausse-pied » car on passe très près de l’embarquement. Le départ se fera en avant, il faudra des conditions optimales au niveau du vent et du courant. Je navigue depuis une vingtaine d’an- nées. J’ai piloté des navires de mar- chandises. Au long cours, je partais plus de trois mois. Depuis 2006, je fais du remorquage portuaire pour être plus souvent avec ma famille. Je vais voir le Queen Mary 2 pour la première fois. On ne fait pas entrer des paquebots tous les jours, on est plus habitués aux pétroliers,  céréaliers et porte-conteneurs.»

Une mise en musique nautique assurée par Bernard Duval

Le directeur de course Bernard Duval organise le déroulé des activités sur la Loire et en mer, à Nantes, à Saint-Nazaire et à New York. Rencontre.

Quel est votre rôle ?

Je gère la partie nautique de A à Z. Depuis sep- tembre 2016, on imagine tous les scénarios : comment placer les bateaux, organiser le départ et avec quels moyens. Il y a toute une partie administrative, de la déclaration aux Affaires maritimes au travail préparatoire avec tous les partenaires. On lance un avis de course aux concurrents et on vérifie qu’ils remplissent toutes les conditions.
La phase opérationnelle consiste à mettre en musique et s’adapter. On suit les bateaux 24h/24. Quatre classements seront mis en ligne tous les jours sur le site de The Bridge.

Comment êtes-vous devenu directeur de course au large ?

Au départ, je suis professeur de sport. J’aime bien l’organisation et le travail en équipe. J’ai été détaché comme cadre technique à la Ligue de voile des Pays de la Loire. J’ai notamment parti- cipé à l’organisation de tous les Records SNSM et aux Solidaires du Chocolat. Cela fait 20 ans que j’ai le rôle de directeur de course. Je connais bien les contraintes portuaires de Saint-Nazaire et travaille beaucoup avec l’organisateur Damien Grimont. Il a toujours des projets un peu fous, il créé des événements qui m’emmènent plus haut.