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Un Nazairien se lance dans la vente de bornes de gel hydroalcoolique

Marc Noël a développé une borne pour gel hydroalcoolique qu'il vend dans le département de Loire-Atlantique. (@Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert) - Agrandir l'image, .JPG 137Ko (fenêtre modale)
Marc Noël a développé une borne pour gel hydroalcoolique qu'il vend dans le département de Loire-Atlantique. (© Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

Marc Noël, fondateur et gérant de l’entreprise Lakkane à Saint-Nazaire, a participé à la conception de bornes de gel hydroalcoolique qu’il commercialise dans l'Ouest, ainsi que des visières de protection contre la propagation du Covid-19.

Pendant le confinement, il aurait dû lancer la commercialisation de l’innovation sur laquelle il travaille depuis six ans : des béquilles et des cannes à l’usage tellement pratique qu’elles ne tombent pas quand on les pose à côté de soi. Au lieu de cela, Marc Noël a pensé à une autre nouveauté pour répondre aux enjeux d’actualité : des bornes pour gel hydroalcoolique, ainsi que des visières de protection.

"Avec ses 25 kg, cette borne est suffisamment lourde pour ne pas bouger et suffisamment haute pour contenir deux bidons standard de 5L", explique le gérant de Lakkane qui déplore les modèles de mauvaise qualité aperçus dans des centres commerciaux. "Elle est fabriqué en acier laqué grâce à mes fournisseurs et nous avons aussi un modèle enfant plus petit. Pour le bord de mer, nous fabriquons des bornes en inox laqué résistantes à l'air salin."

Le Nazairien est enchanté des relations qu’il entretient avec ses fournisseurs et qui lui ont permis de participer à l’élaboration d’un modèle approprié au lavage des mains au gel hydroalcoolique. Fier de pouvoir commercialiser cette pompe liée à la crise sanitaire, il propose aussi des visières de protection en polycarbonate. "Quatre entreprises sont dans la boucle pour produire ce modèle", se réjouit-il.

Innovation au service des gens

Si le cœur de l’activité de l’entreprise Lakkane est liée au secteur médical et paramédical, rien ne prédestinait Marc Noël à fabriquer des accessoires contre le coronavirus. En réalité, sa création d’entreprise est due à un besoin des personnes utilisatrices de cannes et de béquilles. Ce besoin, il l’a identifié avec des cas personnels. "D’une part, quand on a des béquilles on se fait mal à un petit os de la main appelé pisiforme car on s’appuie dessus. La douleur peut remonter jusqu’à l’épaule et entraîner une perte d'autonomie, explique Marc Noël. D’autre part, il est extrêmement compliqué de réaliser certaines tâches quotidiennes comme payer son pain par exemple ou tout simplement aller aux toilettes, les cannes et béquilles tombent tout le temps."

Fort de ce constat et choqué par les situations qu’il rencontrait notamment dans son ancien métier administratif en clinique privée, Marc Noël développe alors des béquilles dotées d’une mousse qui réduit l’impact sur la main. Il implante également un aimant dans les embouts qui les solidarise et permet de faire tenir les béquilles debout contre un comptoir ou un mur quand elles ne sont pas utilisées. "Il m’a fallu 150 prototypes avant de trouver le bon équipement. J’ai travaillé avec le conseil de médecins, gériatres, algologues, kinésithérapeutes, orthopédistes, etc."

Pour les cannes ou les béquilles seules, l’inventeur pense à un dispositif simple et ingénieux : une plaque en inox magnétique et qui fait office de récepteur. "L’idée, c’est que chaque utilisateur puisse avoir ce dispositif pour cannes partout où il en a besoin chez lui, ainsi que dans les hôpitaux, services publics, commerces et hôtels." Installées dans la pizzeria Mia Pizza, ces plaques appelées "DoKK" pourraient également l’être prochainement au CMPR (Ndlr : Centre de médecine physique et de réadaptation) de Penbron à Saint-Nazaire.

Avec six brevets internationaux, Lakkane est la première entreprise soutenue par VIVA Lab, dispositif des caisses de retraite qui favorise les innovations pour vivre autonome. Elle est également reconnue par le pôle de compétitivité interrégional Atlanpole Biothérapie et soutenue par Atlanpole et le réseau innovation de la Région. Elle pourrait rendre service aux personnes fragilisées qui ont toujours besoin de leurs cannes et béquilles à portée de main.