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Ville d’art et d’histoire. La Tour du Commerce sauvée par la Ville

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[VIDEO] En acquérant la Tour du Commerce ou phare de Bonne Anse, la Ville de Saint-Nazaire vient assurer son sauvetage. C’est un vrai monument qui a conservé ses aménagements intérieurs.

Avec plus d’une trentaine de mètres de haut et environ cent-cinquante marches, dans le quartier de Bonne Anse, la Tour du Commerce est l’un des édifices les plus élevés de Saint-Nazaire. Elle offre un panorama sur la presqu’île guérandaise, ainsi qu’une vue jusqu’à Préfailles et Noirmoutier quand l’horizon est dégagé.

A son sommet, on trouve une chambre de veille pour observer le littoral et en dessous une chambre de service dotée de deux meubles en bois. Le sol est en marbre. Autrefois, la tour possédait également une chambre de la lanterne. De grande qualité, sa construction et son histoire son singulières.

A la découverte de la Tour du Commerce et de son histoire

Un autre phare à l’origine

Edifiée vers 1757 par l'ingénieur de la Marine Mangin, la tour est encore un simple repère sans feu. Une lanterne y est installée en 1830. Elle émet un feu blanc varié par des éclipses toutes les 2 minutes. Mais son feu étant trop faible avec l’évolution du chenal, le phare est reconstruit un siècle plus tard quelques mètres au nord et la maison des gardiens est créée. Cette maison sera surélevée d’un étage vers 1887.

La Tour du commerce fait partie des feux d’alignement du chenal maritime : les phares fonctionnaient en réseau et formaient une route lumineuse indispensable, de jour comme de nuit, au guidage et à la sécurité des navires. Avec l’ensablement de la Loire et l’évolution du trafic, l’alignement a été rectifié à plusieurs reprises. En 1897, le phare de Kerlédé est venu remplacer celui du Commerce pour s’adapter à la modernisation du chenal, entièrement redessiné avec la création des terminaux de Montoir de Bretagne.

Patrimoine exceptionnel

Saint-Nazaire est donc riche de "phares morts" mais intacts, cohabitant avec des feux en service. Ces phares et balises ont en effet survécu à la Seconde Guerre mondiale grâce à la Poche*. Si le 3e Reich avait dynamité de nombreux ports français et leurs feux en août 1944, lors de la reddition la marine de guerre allemande remettait des installations nazairiennes en bon état. On compte ainsi trois générations d’alignement, un patrimoine maritime et technique de premier ordre.

Comme le phare de Kerlédé, la Tour du Commerce devient propriété de la Ville pour être restauré. Il fera l’objet d’un plan de sauvegarde et d’un projet de mise en valeur.

 

*D’août 1944 à mai 1945, 28000 soldats de l’armée de Hitler, encerclés par les troupes alliées, se retranchent dans ce que l'on nommait la Poche de Saint-Nazaire.