Art contemporain. Une troisième œuvre d'Estuaire dans le port

Avec le jeu des marées, le bas des sculptures sera régulièrement immergé et la perception de l’oeuvre s’en trouvera changée.

Un chantier pas comme les autres a débuté à la sortie du port de Saint-Nazaire, dans la pince de crabe, juste devant le restaurant La Plage. Le Voyage à Nantes y installe une œuvre monumentale du duo d’artistes Daniel Dewar et Grégory Gicquel.

[VIDEO]

Baptisée Le Pied, le Pull-over et le Système digestif et composée de trois gigantesques sculptures, c’est la troisième œuvre du parcours d’art contemporain Estuaire qui sera accueillie à Saint-Nazaire après Suite de triangles de Felice Varini dans le port et le Jardin du tiers-paysage créé par Gilles Clément sur le toit de la base sous-marine.

« Quand le Voyage à Nantes nous a proposé ce lieu, cette crique à la sortie du port, on a tout de suite eu un questionnement sur la taille de nos sculptures. On est au bord de la mer avec des infrastructures gigantesques. Le béton est très présent à Saint-Nazaire également. C’est une matière qu’on avait déjà travaillée. On a donc pensé à ça car il y avait des solutions techniques pour travailler à grande échelle avec du béton. On n’avait jamais réalisé des pièces aussi grandes avec cette matière », explique Grégory Gicquel. 

Vue panoramique de l'oeuvre "Le pied, le pull-over et le système digestif" dans la pince de crabe à Saint-Nazaire. © D. Dewar & G. Gicquel - Esquisse Un "puzzle" en béton et en 3 dimensions

Les deux artistes ont utilisé la technique du moulage et des blocs. Des moules dans lesquels on vient couler du béton permettent de réaliser les formes et les reliefs. Chaque sculpture est composée de plusieurs blocs qui seront assemblés sur place. Cette partie de la réalisation se déroule à Orvault dans les locaux de l’entreprise ETPO, un spécialiste des ouvrages en béton sophistiqués. 

« C’est un chantier particulier pour nous. On a plutôt l’habitude de s’appuyer sur une conception préalable très aboutie. Là, les choses évoluent au fur et mesure de la réalisation. La réussite de ce projet tient dans la communication qu’on a pu instaurer entre nos personnels très « techniques » et les artistes qui ont des attentes qui peuvent varier. », explique Didier Moretti, chargé d’affaires au sein d’ETPO. Il a notamment fallu imaginer un système de levage pour déplacer les blocs sans laisser de traces sur les surfaces visibles. Les sangles ont été préférées aux habituels ancrages scellés dans le béton.  

En ce début octobre, tous les blocs sont prêts. Avec l’aide de son assistant Didier, Gregory Gicquel procède aux derniers réglages. « Sur le pull notamment on avait besoin de retoucher les torsades qui étaient un peu trop douces. On les redessine au marteau-piqueur. » 

Mi-novembre, le montage final débutera dans le port de Saint-Nazaire. L’inauguration est prévue en janvier 2021 si le chantier ne rencontre pas de difficulté.  

Mi-novembre, le montage final débutera dans le port de Saint-Nazaire. L’inauguration est prévue en janvier 2021 si le chantier ne rencontre pas de difficulté.  

Le chantier a démarré le 5 octobre par la pose des fondation destinées à accueillir les 3 oeuvres.

En savoir plus

Un duo d’autodidactes 

Daniel Dewar et Grégory Gicquel pratiquent la sculpture à quatre mains depuis 1998. Autodidactes dans la plupart des techniques qu’ils décortiquent, ils pratiquent la sculpture sans se soumettre aux règles traditionnelles et l’intègrent dans un large spectre de médias traditionnels, allant du travail textile à la céramique, de la taille du bois à celle de la pierre.

La dernière oeuvre d’Estuaire

La collection d’art contemporain Estuaire initiée en 2007 par Jean Blaise compte une trentaine d’oeuvres essentiellement entre Nantes et Saint-Nazaire.  Le pied, le pull et le système digestif sera la dernière oeuvre de cette collection. 

L’art dans l’espace public à Saint-Nazaire

De son côté, la Ville de Saint-Nazaire travaille à une programmation dédiée à l’art dans l’espace public. En plus des oeuvres « Estuaire » existantes ou des sculptures déjà présentes en plein air, plusieurs fresques ont été réalisées sur des façades d’immeuble ces dernières années par Les Escales et Silène ou par la Ville (place de l’Amérique latine et sur l’avenue Léon Blum). Quatre axes ont été définis : art et environnement, art et usages, XXL versus XXS (du très grand au très petit), art et science. Il s’agit maintenant de continuer à développer des projets diversifiés, en prise avec les spécificités du territoire, le regard et les usages des habitants, dans des échelles XXL comme XXS.

 

Revenir en haut de page