Commémoration du 173e anniversaire de l'abolition de l'esclavage

Deux enfants de l’école Brossolette rencontrent l’ancien Premier ministre et actuel Président de la Fondation pour la Mémoire de l’abolition de l’esclavage Jean-Marc Ayrault, avec le maire David Samzun. (©Ville de Saint-Nazaire – Christian Robert)

La cérémonie commémorative pour la journée des Mémoires de la Traite Négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions s’est déroulée ce vendredi 21 mai en présence de Jean-Marc Ayrault devant l’œuvre monumentale de Jean-Claude Mayo.

 

« L’esclavage doit être empêché et combattu de toutes nos forces et surtout ne jamais être banalisé ». Tels sont les mots du maire de Saint-Nazaire David Samsun lors de la cérémonie commémorative ce vendredi matin 21 mai devant le monument dédié à l’abolition de l’esclavage avenue de Saint-Hubert.

Cette phrase est prononcée après la diffusion d’un extrait du discours de Christiane Taubira du 18 février 1999, ainsi que d’une prise de parole d’un représentant du MRAP et de la Ligue des droits de l’Homme : « Nous sommes là pour dire que la traite et l’esclavage furent et sont un crime contre l’humanité ».

Puis, le discours de Jean-Marc Ayrault, Président de la Fondation pour la Mémoire de l’abolition de l’esclavage, insiste sur l’importance de notre passé et de ce 20e anniversaire de la loi Taubira, loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité du 20 mai 2001.

 

« C’est toute notre Histoire qu’il faut expliquer et partager. (…) D’abord nous le devons aux victimes de l’esclavage, à ces quatre millions de personnes qui ont connu ce régime inhumain (…). Et ces conséquences néfastes continuent de s’exercer aujourd’hui : c’est dans ces sociétés esclavagistes qu’est né le racisme, nous sommes aussi les héritiers de cela. (…) Pour faire connaître cette Histoire aux Français, il faut l’école, les artistes, la culture populaire, la culture de proximité. C’est le sens de ces monuments. Saint-Nazaire a été l’une des premières villes à le faire il y a plus de trente ans. »

David Samzun, maire de Saint-Nazaire, devant le mémorial de l'abolition de l'esclavage de Saint-Nazaire (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert) Jean-Marc Ayrault, Président de la Fondation pour la Mémoire de l'abolition de l'esclavage (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

Des écoliers invités

Maria, 9 ans, et Charles, 10 ans, de l’école Brossolette, étaient invités à suivre la cérémonie, puis à remettre dans le bureau du maire une œuvre qu’ils avaient eux-même créée : « On s’est inspirés du sculpteur Giacometti, l’Homme qui marche », explique Charles. « Elle porte la citation d’Aimé Césaire : « L’avenir n’est rien si l’on ne se souvient pas » ».

Maria précise : « ce sont des sculptures d’esclaves peintes en noir portant des drapeaux représentant un message. » Pour leur enseignante Sophie Laudrain, cette journée commémorative était l’occasion d’approfondir une partie du programme d’histoire et de l’aborder avec la littérature et la pratique artistique.

Les enfants de l'école Brossolette remettent leur cadeau au maire de Saint-Nazaire dans son bureau à l'Hôtel de Ville. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Saint-Nazaire : le premier monument érigé en France

La Ville de Saint-Nazaire a dédié un monument à l’abolition de l’esclavage, le premier érigé en France métropolitaine. Signée du sculpteur réunionnais et malgache Jean-Claude Mayo et réalisée en 1989, l’œuvre monumentale a été édifiée dans l’estuaire, lieu de passage des navires négriers et à proximité du quai de Kribi du nom de la ville sœur de Saint-Nazaire en Afrique, au Cameroun. Elle a été inaugurée à cette date à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française.

Cette œuvre, en hommage à la liberté, se compose de parties en bois et métal pouvant suggérer les membrures d’un vaisseau négrier, et de trois personnages en bronze soulignant les étapes de l’abolition de l’esclavage : l’esclave enchaîné, l’esclave qui lutte pour sa libération et enfin l’esclave libéré, une femme, qui regarde l’avenir.

Afin de renforcer le devoir de mémoire, de valoriser et rendre accessible à tous les publics, notamment les jeunes générations ce mémorial, la Ville de Saint-Nazaire a engagé un important travail de réfection des plaques du monument qui seront dévoilées lors de cette cérémonie.

Dépôt de gerbes lors de la cérémonie commémorative du 21 mai 2021 devant le premier mémorial de l'abolition de l'esclavage érigé en France à Saint-Nazaire. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

Temps forts

  • Jusqu’au 31 mai : exposition "De sucre et de sang, l’histoire des esclaves racontée par l’archéologie" de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) à l’Hôtel de Ville de Saint-Nazaire, aux horaires d’ouverture de la mairie.
  • 6 novembre au Théâtre de Saint-Nazaire : rencontre-débat avec Anne-Marie Garat, auteure du livre "Humeur noire" et Sophie Joubert, critique littéraire, en partenariat avec la MEET, Maison des Ecrivain.es et Traducteur.trices Etranger.ères de Saint-Nazaire

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