Une exposition rend hommage au résistant Jean de Neyman à l’Hôtel de Ville, du 2 au 14 septembre. Entrée libre et gratuite.
Le 2 septembre 2024 marque le 80e anniversaire de l’exécution de Jean de Neyman (30 ans), professeur agrégé de physique, résistant, fusillé par les nazis dans le parc d’Heinlex à Saint-Nazaire.
L’exposition fait partie des nombreuses initiatives de mémoire du Débarquement de 1944 et de la Libération. Elle est conçue par le groupe JDN 2024 (PCF Saint-Nazaire et Brière, AREMORS, collectif JDN, Comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure) et soutenue par les Villes de Saint-Nazaire, Trignac, La Baule, Guérande, Le Croisic, Saint-Molf et la Région des Pays de la Loire, ainsi que le Département de Loire-Atlantique.
Son vernissage avait lieu hier jeudi 5 septembre, notamment en présence de Dominique de Neyman, nièce de Jean de Neyman, de Hannah Stapf, arrière petite-nièce de Jean de Neyman, de Claire Buchbinder, petite nièce de Jean de Neyman et de Martine Gergaud, mariée Sabel, petite-fille de Joseph Gergaud qui demeurait à la ferme de Kermichel à Saint-Molf, poste de commandement du groupe de résistants.
Jean de Neyman était né le 2 août 1914, jour de la mobilisation générale de la Première guerre mondiale, à Paris dans une famille polonaise aisée. Agrégé de sciences physiques en 1938, il avait participé à la création de l’Union des étudiants communistes.
Entant fils de Polonais, il avait dû quitter l’enseignement public pour devenir professeur au cours secondaire privé « Le Cid » à La Baule (un décret-loi du 10 août du gouvernement de Vichy interdisait la fonction publique aux personnes d’origine étrangère).
Résistant nazairien
En 1944, Jean de Neyman avait commencé son activité résistante dans un groupe Francs-Tireurs et Partisans. Entré en clandestinité, il se cachait dans la ferme des époux Gergaud à Kermichel en Saint-Molf au nord de Guérande et multipliait les actions de guérilla contre l’ennemi (sabotages, coupures de câbles, chasse aux Géorgiens de la Wehrmacht pilleurs de ferme, aide à la désertion de travailleurs forcés polonais et de marins allemands).
Le 17 août, une patrouille allemande surprenait deux marins allemands déserteurs qui s’étaient joints au groupe et en arrêtait un (l’autre parvint à s’échapper). Jean de Neyman s’était alors porté à son secours, mais fût arrêté et condamné à mort le 25 août 1944 au camp de la marine Endrass, connu sous le nom du camp de Beauregard, situé à l’Immaculée, avec Gerhardt et Joseph Gergaud (la peine de mort de ce dernier est commuée en deux ans de prison et 45 jours d’internement à l’école de Méan).
Jean de Neyman est fusillé le 2 septembre 1944 « après avoir dégusté l’amusante et flatteuse ironie du sort qui me fait l’un des derniers fusillés français de cette guerre », écrit-il dans une dernière lettre à ses parents dont voici la conclusion : « tout le bonheur de l’homme tient dans ce devoir « Agir et Espérer » ».
- Evocation artistique : aujourd’hui vendredi 6 septembre à 20h30 à la halle sud de la base sous-marine de Saint-Nazaire.
- Commémoration : demain samedi 7 septembre à 16h sur la stèle Jean de Neyman au parc d’Heinlex à Saint-Nazaire.