Nicolas Deshayes convoque l'imaginaire au Grand Café

L’artiste Nicolas Deshayes au Grand Café (©Ville de Saint-Nazaire – Christian Robert)

Le Grand Café – centre d’art contemporain de Saint-Nazaire présente l’exposition du sculpteur Nicolas Deshayes, « Chambre froide », jusqu’au 11 septembre.

A peine franchi le seuil du Grand Café, un bruit d’eau vous appelle. Sur la droite, dans la grande salle, apparaissent des sculptures aux formes alambiquées, plantées dans un bassin.

« On n’arrive pas à identifier ces formes qui convoquent un imaginaire très large entre le mou et la rigidité », remarque la directrice du centre d’art Sophie Legrandjacques. Le sculpteur s’amuse de ces dualités, le mouvement qu’il donne à des matières inertes, des formes organiques à la fois boursoufflées et aplaties, belles et repoussantes. « Le va et vient constant entre le séduisant et l’abject m’intéresse », confie Nicolas Deshayes.

Avec la série des Gargouilles, l’artiste montre en gros plan des coupes de peau et de poils, dévoile la surface et ce qu’il y a en dessous, reproduit aussi de la charcuterie faisant le lien avec l’histoire du lieu, l’ancienne brasserie et ses arrière-cuisines. Comme le titre « Chambre froide » le suggère, la question de la température préoccupe Nicolas Deshayes ou comment donner une vie propre à ses objets. Ainsi, il créé une œuvre parasite en la reliant au circuit de chauffage du bâtiment.

Processus industriels

L’artiste français qui a grandi et vit en Angleterre dans le Kent est diplômé du Chelsea College of Art and Design et du Royal College or Art de Londres. Il travaille la fonte, le bronze et le métal, mais aussi les matières plastiques en ayant recours à des procédés artisanaux et industriels. « Je vais un peu partout dans des entreprises ouvertes à la collaboration et j’apprends plein de choses », se réjouit Nicolas Deshayes.

Inspiré par divers univers comme celui du film « Fantasia » de Disney, le sculpteur a fabriqué les fontaines dans une usine de carrosserie près de Birmingham, les pièces thermoformées dans une entreprise de Londres qui fabrique des sièges de métro ou encore les œuvres en bronze en Auvergne. « J’aime bien ce lien humain avec le monde du travail et l’environnement qui m’entoure comme les volcans d’Auvergne. »

Avec « Chambre froide », le sculpteur signe sa troisième exposition en France. « Je suis très heureux, c’est un moment assez charnière et une chance de pouvoir montrer des œuvres de séries différentes dans des centres culturels publics, ce qui n’existe pas en Angleterre », conclut Nicolas Deshayes.