Le patrimoine de l’éclairage public est renouvelé et remplacé par un matériel performant, le moins énergivore possible.
Après une phase d’expérimentation, la Ville a généralisé le 1er mars l’extinction de l’éclairage public de minuit à 5 heures. Cette mesure doit permettre de protéger la biodiversité et de réaliser des économies d’énergie. Explications avec Christophe Cotta, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, l’aménagement et la transition écologique.
À quels enjeux répond l’extinction de l’éclairage public la nuit ?
Le premier enjeu est celui de la protectionde la biodiversité, un axe important de notre projet politique. Des études ont montré que la pollution lumineuse nocturne affaiblit les organismes et empêche certaines espèces de se repérer dans l’espace. En éteignant l’éclairage public nocturne, on respecte le rythme biologique de la faune et de la flore qui ont besoin de cycles jour/nuit pour se développer correctement. Couper l’éclairage public la nuit doit également nous permettre de maîtriser notre consommation d’énergie. C’est un enjeu important pour la collectivité en termes de coût. L’impact sur les usages est minime car nous avons choisi de mettre en place cette mesure entre minuit et 5 heures, au moment où la très grande majorité des habitant·es dort. Cette mesure s’inscrit dans les orientations de la loi Grenelle 2 privilégiant la sobriété lumineuse.
La Ville a lancé une première expérimentation à l’automne 2018 dans les quartiers de Saint-Marc, Immaculée et Herbins. Quelles sont les réactions ?
Au démarrage, nous avons rencontré de l’étonnement de la part de certain·es habitant·es qui nous signalaient une panne. D’autres n’étaient pas satisfait·es car ils /elles considéraient que cette mesure était contraire aux principes de sécurité. Après deux ans et demi d’expérimentation, nous avons démontré que l’extinction de l’éclairage public entre minuit et 5 heures ne porte pas atteinte à la sécurité des biens et des personnes. Il n’y a pas eu d’augmentation de la délinquance ou des incivilités dans ces secteurs. Les forces de l’ordre et les services de secours ne sont pas gênés dans leurs interventions.
L’extinction de l’éclairage public nocturne est aujourd’hui généralisée à toute la ville, à l’exception des grands axes, des voies secondaires très empruntées ainsi que des zones vidéo protégées. La mise en oeuvre est progressive.
Un poste électrique alimente plusieurs rues. Des interventions sont donc nécessaires pour limiter l’éclairage aux axes et aux zones identifiées. Le périmètre d’extinction augmentera au fur et à mesure de ces travaux. (cf. cartographie pages 6 et 7 — état de l’extinction de l’éclairage public des rues prévu à la fin de l’été 2021). Par ailleurs, nous souhaitons rester au plus près des usages. Si des événements publics ou des problèmes de sécurité nécessitent un éclairage après minuit, nous pouvons allumer à distance certains secteurs. L’idée, c’est d’être réactifs.
Avez-vous évalué les futures économies d’énergie ?
Oui, la mise en place de cette mesure doit nous permettre d’économiser 1 250 000 kilowattheures chaque année. À terme, 66 % des points lumineux de la ville seront éteints. Ce sont des économies d’énergie importantes.
Quelles sont les autres orientations prises en matière d’éclairage public ?
Toujours dans le but de diminuer la dépense énergétique, nous faisons le choix de généraliser les LED qui permettent d’ajuster l’intensité lumineuse. Nous supprimons les luminaires de type boule qui éclairent vers le ciel. L’objectif est de réduire le nombre de sources lumineuses et d’éclairer au bon endroit. Nous renouvelons progressivement le patrimoine de l’éclairage public pour avoir un matériel performant qui soit le moins énergivore possible.
Extinction de l’éclairage public de minuit à 5h
La Ville réduit sa facture énergétique
Depuis 2019, Saint-Nazaire est labellisée Cit’ergie par l’Agence de la transition écologique (Ademe). Un label qui vient récompenser l’engagement de la collectivité en faveur du développement durable. Des actions concrètes, coordonnées avec le plan climat-air-énergie territorial (PCAET), sont mises en oeuvre.
Saint-Nazaire a notamment entrepris de gros travaux d’amélioration des performances énergétiques de son patrimoine bâti pour maîtriser sa facture et limiter les émissions de CO2. Près de 125 projets ont été réalisés ces dernières années, dont la réhabilitation complète de trois sites : le groupe scolaire Blum, le gymnase de Kerlédé et la résidence seniors Les Jardins. Dans une trentaine de sites, dont plusieurs gymnases, les anciens éclairages sont aujourd’hui remplacés par des LED qui génèrent des gains énergétiques conséquents. Cette action a permis de diminuer la consommation électrique de 45 % dans les gymnases déjà rénovés, soit une économie allant jusqu’à 5 000 € par équipement chaque année. Plus de 30 chaufferies ont été remplacées par des systèmes plus performants et moins énergivores. Une chaufferie rénovée permet de réaliser entre 10 % et 15 % d’économie sur la facture énergétique. La collectivité a également mis en place un procédé de gestion à distance pour chauffer et ventiler au plus près des besoins. Soixante bâtiments sont déjà équipés.
La consommation énergétique du patrimoine bâti a baissé de 10 % entre 2015 et 2018, tout comme les émissions de CO2. Objectif à l’horizon 2030 : une diminution de 40 % de la consommation énergétique du patrimoine bâti public.