Plus besoin de gaz pour assurer le chauffage collectif. C’est la promesse du futur réseau de chaleur de Saint-Nazaire dont la construction va bientôt démarrer. A la clef, une eau chaude produite grâce aux énergies renouvelables et des économies sur la facture pour des milliers d’habitants.
Saint-Nazaire Agglo a choisi Dalkia (groupe EDF) pour concevoir, réaliser et exploiter son nouveau réseau de chaleur. Le contrat sous forme de délégation de service public d’une durée de 30 ans a été officiellement signé ce jeudi 19 juin à Saint-Nazaire. Il garantit notamment un prix d’environ 30% moins cher que le gaz et une stabilité du tarif pour les abonnés pendant toute cette période. L’investissement de 85 M€ est porté par la filiale d’EDF qui bénéficiera d’une subvention de l’Ademe.
D’ici 2030, le réseau de chaleur dénommé Ester (pour «Estuaire Saint-Nazaire énergies renouvelables») assurera les besoins en chauffage et en eau chaude de l’équivalent de 16 400 logements, dont 4 000 logements sociaux ainsi que des établissements publics et des entreprises. Les maisons individuelles ne sont pas concernées. Le système fonctionne comme un chauffage central mais à l’échelle d’une ville.
Premiers raccordements en 2026
Les travaux, qui consistent à enterrer des canalisations d’eau, vont démarrer dans les prochains mois . Dès la fin 2026, les premiers immeubles du bailleur social Silène seront raccordés. Aucune intervention ne sera nécessaire dans les logements. La chaudière existante est simplement remplacée par un raccordement. La Ville de Saint-Nazaire « branchera » progressivement ses bâtiments et équipements au réseau en commençant par le Théâtre et la Soucoupe.
Le réseau de 37km traversera Saint-Nazaire d’est en ouest et ira jusqu’à Donges et Montoir-de-Bretagne en passant par la zone industrielle.
90% d’énergies renouvelables
« Les réseaux de chaleur jouent un rôle essentiel pour accélérer la transition énergétique des territoires, car ils offrent des solutions efficaces, concrètes et bas-carbone pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire», explique Pierre de Montlivault, directeur régional de Dalkia en Centre-Ouest.
La production d’eau chaude via ce système n’est plus dépendante du gaz qu’on importe et dont les prix peuvent varier fortement. Le réseau de chaleur s’appuie sur une production locale. Une chaufferie utilisant des résidus du bois (plaquettes forestières, bois issu de l’entretien des haies, bois d’emballage), provenant de filières locales, sera construite à Montoir-de-Bretagne d’ici 2027 (au pied du pont de Saint-Nazaire).
Une pompe à chaleur haute performance sera installée à la sortie de la station d’épuration des Écossiernes pour récupérer de l’énergie.
Enfin, des discussions sont en cours avec plusieurs industriels pour récupérer la chaleur perdue au cours de leur processus de production. Ces industriels pourraient également s’abonner au service pour leurs besoins de chauffage et d’eau chaude.
Au total, le système fonctionnera avec 90% d’énergies renouvelables. Dalkia estime que 20 000 tonnes de CO2 seront évitées par an soit l’équivalent de 10 000 véhicules thermiques retirés de la circulation.
«Avec ce projet, nous lançons une pièce majeure de l’écologie sociale que nous voulons en associant l’industrie à la transition écologique. Stabilisation des prix pour les foyers modestes, baisse des émissions de gaz à effet de serre, relocalisation de l’économie. Ce projet coche bien des cases pour l’avenir de la Ville et de son Agglomération», se réjouit David Samzun, président de Saint-Nazaire Agglo et maire de Saint-Nazaire.
Aller plus loin
Tous les détails sur le projet et les infos sur les travaux à venir sur le site d’Ester, le réseau de chaleur industriel-urbain de Saint-Nazaire.