Véronique Le Mintec, gérante de PSM (Prestation Service Mécanique) qui vient de fêter ses 15 ans d’existence, défend les énergies marines renouvelables. (©Ville de Saint-Nazaire – Martin Launay)

[vidéo] Avec la filière des énergies marines renouvelables (EMR) qui se lance et les commandes fermes de l’armateur MSC aux Chantiers de l’Atlantique, l’année 2020 commence bien pour les entreprises industrielles locales. Véronique Le Mintec, gérante de PSM à Saint-Nazaire et investie dans le réseau Neopolia, apporte son éclairage sur ces enjeux.

Des sous-traitants nazairiens se diversifient dans les énergies marines

Que représentent les filières navales et EMR pour l’industrie nazairienne ?

Le filière navale et son carnet de commandes représentent 9000 à 10000 emplois pour tous les sous-traitants et les Chantiers de l’Atlantique qui jouent la carte locale.

La filière EMR crée du travail supplémentaire. L’usine de General Electric va se remplir d’ici un mois et demi, avec 300 à 400 emplois. Il y a aussi la construction de la sous-station électrique qui démarre aux Chantiers et pour laquelle des contrats avec des entreprises sont déjà signés. A partir de l’été, davantage de sous-traitants travailleront dessus.

 

Quelle est votre visibilité concernant l’éolien ?

C’est une filière émergente qui nous apporte au moins trois années de travail. Il y a trois sous-stations à construire. Il faut compter 24 mois pour chacune d’elle.

Pour les 80 éoliennes du champ de Saint-Nazaire, les Haliade 150 de 6 MW, produites par General Electric, il faudra deux ans. Et les nouvelles éoliennes, les Haliade-X de 12 MW, seront fabriquées à Saint-Nazaire pour des parcs américains et au Royaume-Uni.

Les entreprises locales sont-elles prêtes pour cette filière EMR ?

Le travail de la sous-traitance, c’est de se mettre en route. Au sein du réseau Neopolia, le cluster EMR réunit une centaine d’entreprises qui se battent depuis 10 ans pour que cette filière se crée. Je me souviens de la première réunion publique au Cinéville en avril 2011. Certaines entreprises sont prêtes et répondent aux devis, d’autres prendront le train en marche. Pour beaucoup, c’est déjà une réalité. Charier réalise les travaux du hub logistique sur le port avec des entreprises locales.

Les signatures de Siemens Gamesa avec l’usine de General Electric au Havre, pour des champs éoliens, nous interpellent aussi. Il y aura des besoins dans des outillages et les bâtiments notamment. Le but, c’est de travailler en collaboratif, co-traitance ou sous-traitance. A Saint-Nazaire, cela peut concerner une trentaine d’entreprises au moins.

 

Vous avez défendu cette filière émergente auprès du ministre de l’Ecologie François de Rugy l’an dernier.

Je suis une fervente des énergies marines renouvelables, j’y crois beaucoup depuis le début. Je suis plongeuse et les éoliennes offshore vont créer une réserve naturelle pour les poissons car il n’y aura pas de pêche à ces endroits. C’est écologique de se dire qu’il faut faire comme les autres. Les premiers champs éoliens ont été démontés il y a deux ans et nous, on commence enfin à en développer.

Le prototype d’éolienne flottante Floatgen au large du Croisic a prouvé que la rentabilité était largement supérieure aux prévisions. Cette filière naissante va fonctionner. On a la chance d’avoir une Ville et une Région qui se battent pour nous.

PSM prépare des kits de parois de douche pour les cabines des paquebots (©Ville de Saint-Nazaire - Martin Launay)

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