Ville d’art et d’histoire. La fresque de Massonneau restaurée

Pour représenter ces ambiances portuaires dans l’ancienne école Jean Jaurès, Madeleine Massonneau a utilisé une technique de peinture murale qui impliquait une coordination avec le maçon. (©Ville de Saint-Nazaire – Christian Robert)

[VIDEO] Dans l’ancienne école Jean Jaurès, la fresque de Madeleine Massonneau connaît une nouvelle vie : quatre-vingt-sept ans après sa réalisation, la Ville de Saint-Nazaire la restaure à l’occasion de l’agrandissement du bâtiment et de sa mutation.

 

Toute une palette de couleurs s’offre au visiteur dans l’ancien hall de l’école Jean Jaurès devenu espace d’attente au sein de la Direction de l’éducation de la Ville. La fresque de Madeleine Massonneau montre le port de Saint-Nazaire avec ses grands navires, ainsi qu’un port d’étier de la Presqu’île guérandaise avec ses pêcheurs. Elle s’étend sur quatre murs.

 

Concentrés, trois membres de l’équipe de restauration de Géraldine Fray, diplômée de l’Ecole du Louvre et de l’Institut national du patrimoine, soignent les dernières retouches. Ce jeudi 10 septembre, après deux semaines sur place, c’est la fin de leur chantier. « Nous utilisons des pinceaux fins et de l’aquarelle pour combler les lacunes », explique Aude Rebours. Quelques minuscules points blancs captent toute l’attention de la restauratrice qui prend soin de les réintégrer.

L’œuvre a été redécouverte lors des travaux préparatoires à la mutation du bâtiment. Connue, mais restée plus ou moins visible, elle avait été commandée par la municipalité en octobre 1933 pour la toute nouvelle école qui devait offrir aux filles un confort équivalent à celui des garçons installés dans l’école voisine. Seule l’aile d’entrée qui contient la fresque a subsisté aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

Peinture sur un support humide

Avec le réaménagement et l’extension de l’aile pour accueillir les bureaux de la Direction de l’éducation, la Ville a décidé de sauvegarder cette œuvre monumentale, témoignage du renouveau de l’art de la fresque dans l’Ouest de la France entre 1910 et 1940.

Madeleine Massonneau utilisait une technique de peinture murale caractérisée par l’application sur enduit frais de pigments de couleur détrempés à l’eau. Le terme « fresque » vient de l’italien « a fresco », c’est-à-dire « dans le frais ». La peinture s’intégrait ainsi durablement au bâti.

Pour redonner sa splendeur à l’œuvre, les restaurateurs ont effectué des consolidations avec des coulis de chaux là où l’enduit s’était décollé, nettoyé la couche picturale avec des gommes douces, comblé les usures avec de l’enduit et complété l’ensemble avec des touches de peinture. Les cadres bleus d’origine, décelés lors du diagnostic, ont été restitués et une ancienne porte restaurée.

Pour garantir le confort du public, un plafond de forme courbe, doté de luminaires, a été installé. Il contribue également à la mise en valeur de la fresque.

La fresque, qui s'inscrit dans le mouvement art déco, retrouve des couleurs vives. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

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