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« Peut-être il nous arrivera malheur? »

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Portrait de François Angibaud

La Marine nationale rend hommage au matelot nazairien François Angibaud mort en 1915 lors de la bataille des Dardanelles. Une promotion d'apprentis marins porte son nom.

 « Je ne sais pas comment cela va se passer, ainsi que pour mes camarades, car vers le milieu de la semaine prochaine, nous devons attaquer les Dardanelles. Nous devons livrer un grand combat, nous serons une quinzaine de navires à faire l'attaque. Il peut se faire qu'il nous arrivera rien comme peut-être il nous arrivera malheur (?) ». Ce 12 février 1915, c'est la dernière lettre que le matelot nazairien François Angibaud. écrit à sa famille.L'attaque aura finalement lieu un mois plus tard, le 18 mars 1915. Dix-huit cuirassés, dont le Bouvet sur lequel il sert, des croiseurs et des destroyers tentent de forcer le détroit des Dardanelles. Lors de cette attaque, le navire sautera sur une mine après un combat franco-britannique contre les Turcs. 648 marins y trouveront la mort, dont François Angibaud qui recevra à titre posthume, la médaille militaire en 1921.Pour honorer sa mémoire, la Marine nationale a décidé que la promotion 2015-2016 d'apprentis marins de l'école des matelots recevrait le nom de « Matelot François Angibaud ».Le capitaine de vaisseau Bernard Jacquet commandant la marine à Nantes et à Saint-Nazaire et délégué militaire départemental de la Loire-Atlantique explique l'importance de cet hommage symbolique rendu à François Angibaud : « Il s'agit d'une belle figure éponyme issue d'une grande ville maritime, d'un modeste marin qui a servi jusqu'à sa fin avec l'abnégation et la lucidité des plus humbles. Puissent les jeunes Nazairiens ainsi que les jeunes marins se reconnaître en lui et s'inspirer de son exemple ! »

François Angibaud en quelques dates

 


François Angibaud est né à Saint-Nazaire le 23 mai 1886. A 16 ans, il s'engage comme mousse sur le vapeur Basse Indre. Pendant près de deux ans, il apprend le métier de chauffeur et soutier, l'une des spécialités les plus difficiles et ingrates. Il travaille principalement dans les entrailles des navires pour maintenir de manière constante le niveau de charbon qui alimente les machines à vapeur. Il naviguera ainsi pendant quatre ans sur d'autres navires avant d'être appelé sous les drapeaux.

Le 22 juillet 1910, après diverses affectations sur des navires de l'Etat en qualité de chauffeur, il retourne à la vie civile et rejoint son port d'attache, Saint-Nazaire, pour embarquer sur des vapeurs vers de lointaines destinations.

En octobre 1914, Francois Angibaud sert sur le cuirassé Bouvet, un puissant bâtiment en charge de la protection des navires marchands en Méditerranée. En 1915, le cuirassé est envoyé en Orient sur le champ de bataille des Dardanelles.

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