Association. Toujours présents pour les marins du monde entier

Les bénévoles de Marine accueil Loire, Frédéric Chemery, Annette Yoncourt, Marie-Christine Le Nay et Alain Richard, se réunissent au local du seamen’s club. (©Ville de Saint-Nazaire – Christian Robert)

Les 30 septembre, 1er et 2 octobre, se tenait à Saint-Nazaire le congrès de la Fédération nationale des associations d’accueil des marins (FNAAM). Trois jours pour échanger sur les enjeux de cet accueil qui n’existerait pas sans l’engagement des bénévoles.

 

Présidée depuis 2018 par la Nazairienne Marie-Christine Le Nay, la Fédération nationale des associations d’accueil des marins (FNAAM) réunit dix-sept associations. Son congrès, qui a lieu tous les deux ans dans un port différent, permet aux acteurs d’échanger sur leurs problématiques. Recrutement et reconnaissance des bénévoles sont les principaux enjeux des associations présentes dans les ports de métropole et d’outre-mer.

« Nous voulons faire connaître au grand public l’accueil des marins, souligne Marie-Christine Le Nay. Tous les bénévoles et les salariés des associations font un travail constant avec des personnes de nationalités différentes. À Saint-Nazaire, nous accueillons en effet des marins originaires de soixante pays. »

Marie-Christine Le Nay est aussi à la tête de l’association nazairienne Marine accueil Loire qu’elle a cofondée avec Michel Euxibie en 1991. Le seamen’s club — ou club des marins — qu’elle gère, situé rue du Port, derrière une vitrine où figurent les personnages de Tintin, reçoit pas moins de 2 000 marins chaque année.

Capacité d’écoute

Une vingtaine de bénévoles animent le local à tour de rôle entre 18h30 et 22h. Accès Wi-Fi gratuit, vente de cartes téléphoniques et parties de baby-foot sont proposés. Une petite équipe de quatre chauffeurs véhicule aussi les marins des quais au centre-ville, par exemple, avec un minibus jaune bien repérable. Certains marins visitent le territoire et vont à la découverte des différents sites touristiques. Mais surtout, les bénévoles leur offrent une oreille attentive, parfois même un soutien.

« Arrivant de Dordogne, je cherchais des activités associatives pour m’insérer dans le paysage local, explique Frédéric Chemery, enseignant à la retraite. Je ne connaissais rien aux activités portuaires et trouvais intéressant de découvrir ce milieu, d’y rencontrer des bénévoles comme moi et des marins du monde entier. Un marin ukrainien m’a beaucoup touché. Il me posait des questions sur le territoire et voulait se renseigner sur les loyers à Saint-Nazaire. C’était il y a six mois, je ne sais pas ce qu’il est devenu. »

 

Évolution positive

En trente ans, les situations des marins ont évolué. « Je suis marqué par des équipages qui ont été abandonnés, relate Alain Richard. Celui du Zorturk, en 2009, avait dû être hélitreuillé au large de Saint-Nazaire car le cargo était en mauvais état, les salaires non payés et les vivres absents. En 2013, il y avait des problèmes de paiement des salaires sur le Vartholoméos. »

Secours aux marins, mise en relation avec différents interlocuteurs et aide dans les démarches administratives ont contribué à solutionner chaque problème. « C’était plus que de l’accueil, c’était du secourisme, confirme Marie-Christine Le Nay. L’évolution est positive et les situations moins lourdes à gérer, même s’il y a des périodes difficiles comme la crise sanitaire. »

La présidente reconnaît la chance qu’a l’association d’être soutenue par le port de Nantes-Saint-Nazaire, qui prend notamment en compte les besoins en produits phytosanitaires et en masques. « Je garde en mémoire la joie des marins philippins quand ils ont pu sortir de leur bateau et dialoguer, ils avaient passé deux ans à bord ! »

Une aide à renforcer

À travers toutes ces histoires, les bénévoles suivent les questions géopolitiques et les différentes réglementations, mais ils partagent toujours des moments de vie. Annette Yoncourt s’est engagée voilà quatre ans : « Fille de marin, j’étais sensibilisée à ce milieu. La vie de marin, c’est dur. On leur permet de mettre un pied à terre, simplement. »

Et c’est peut-être bien ça le plus important : inciter les marins en escale à descendre de leur navire. « À bord, ils sont tous enfermés, précise Marie-Christine Le Nay, des tensions peuvent monter et jouer sur leur moral et leur psychisme. Notre rôle, c’est de leur apporter un dialogue ailleurs. » Les seamen’s clubs ont su faire preuve de la nécessité de leur présence auprès des marins et s’attachent à le faire savoir au gouvernement afin d’obtenir suffisamment de ressources pour leurs missions.

Pendant le confinement, les bénévoles de Saint-Nazaire ont maintenu le lien avec les marins via les réseaux, en publiant leurs portraits avec leurs sourires accueillants. Aujourd’hui, les bénévoles sont malgré tout moins nombreux. C’est pourquoi Marine accueil Loire encourage les personnes qui parlent anglais et qui sont disponibles en soirée à rejoindre son équipe.

C’est au 15, rue du Port à Saint-Nazaire que sont accueillis les marins en escale par des bénévoles qui peuvent converser en anglais et parfois dans d’autres langues. (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

Pour devenir bénévole

  • Aimer le contact
  • S’intéresser au monde maritime
  • Avoir des notions d’anglais
  • Être disponible en soirée

Contact : 02 40 66 06 05
marineaccueilloire@free.fr

Ouverture du congrès de la FNAAM le 30 septembre avec Éloïse Petit, de la direction départementale des Territoires et de la Mer, Marie-Christine Le Nay, présidente de Marine accueil Loire et de la FNAAM, David Samzun, maire de Saint-Nazaire, Pascal Fresneau, directeur du Grand Port Maritime (©Ville de Saint-Nazaire - Christian Robert)

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