Au large du Croisic, l’usine flottante produit de l’hydrogène vert

La mini-usine est embarquée sur la bouée Wavegem et alimentée par l’éolienne flottante d’Idéol © Lhyfe.

Avec près de 400kg d’hydrogène vert produit quotidiennement en mer au large du Croisic, le test est concluant. La société nantaise Lhyfe va passer à la vitesse supérieure en installant une usine de production 10 fois plus grande au large d’Ostende en Belgique.

 

L’ambition de la société nantaise Lhyfe est clairement affirmée :produire massivement de l’hydrogène en mer en utilisant les énergies renouvelables. Un carburant « vert » qui  pourrait remplacer l’essence et la technologie est prête ! Le test réalisé à échelle industrielle sur le site d’essais Sem-Rev au large du Croisic est concluant. Installée sur la bouée Wavegem de l’entreprise nazairo-guérandaise Geps Techno,La la mini-usine de fabrication d’hydrogène à partir de l’eau de mer ien produit actuellement 400 kilos par jour. Dès 2026, au large d’Ostende en Belgique, une installation 10 fois plus importante en fournira quotidiennement 4 tonnes.  L’hydrogène sera ensuite envoyé par pipeline sur le continent. Lhyfe a été sélectionnée par l’Union européenne pour piloter ce projet baptisé Hope et doté d’un budget de 20 millions d’’€.

 

Interview de Matthieu Guesné, pdg de Lhyfe

« Ce que nous réalisons au Croisic est une première  mondiale. Il n’y a jamais eu d’électrolyseur de taille industrielle à produire de l’hydrogène en mer (2) » se réjouit Matthieu Guesné le patron de Lhyfe. « Si on veut remplacer l’essence et le gaz qui produisent énormément de CO2, il faut produire des grandes quantités d’hydrogène et en mer il y a plein de vent, plein de place, plein d’eau, c’est un gisement potentiel phénoménal. Les éoliennes en mer sont beaucoup plus efficaces que les éoliennes terrestres avec lesquelles nous avons on a déjà commencé à produire de l’hydrogène vert».   

L’avantage principal de l’hydrogène vert est son faible impact sur l’environnement s’il est produit avec de l’électricité renouvelable.  Les véhicules qui tournent à l’hydrogène ne rejettent que de la vapeur d’eau. Si la production en mer est en passe de se développer, il restera néanmoins à créer un réseau de distribution capable de rivaliser avec le maillage très complet des stations-service. La France comptait environ une quarantaine de stations hydrogène en 2022, près de 100 000 bornes de recharge pour voiture électrique et 11 000 stations-service.

Comment fonctionne la production d’hydrogène vert en mer ?

La mini-usine installée à bord de la bouée Wavegem aspire l’eau de mer, enlève le sel puis sépare via un procédé d’électrolyse, les atomes d’oxygène, des atomes d’hydrogène. L’électricité nécessaire à ce processus est fournie par l’éolienne flottante Floatgen d’Idéol qui est également en test sur le site Sem-Rev de l’école centrale. L’hydrogène produit lors de ce test n’est pas stocké, il est rejeté dans l’atmosphère.

Geps Techno signe un contrat avec Meta

La bouée Wavegem conçue par Geps techno a été construite aux Chantiers de l’Atlantique dont sont issus les créateurs de l’entreprise basée à Guérande et qui compte aujourd’hui une trentaine de salariés. Cette bouée est elle-même productrice d’électricité marine renouvelable notamment grâce à la force houlomotrice. En parallèle de la mini-usine à hydrogène, Geps techno teste également une éolienne à axe vertical. Son dispositif vise à fournir une autonomie énergétique pour des installations en mer ou sur des îles. L’entreprise vient de signer un contrat avec la société Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) pour tester l’alimentation de câble internet sous-marin.

(1) Un plein de voiture c’est autour de 6kg d’hydrogène pour environ 600 km d’autonomie.

(2) Lhyfe produit déjà de l’hydrogène vert dans son usine installée à Bouin en Vendée près du parc éolien.

L’exposition «Saint-Nazaire : Transitions XXL»

Cette exposition estivale est une mise en lumière de l’excellence industrielle du territoire et du rôle majeur de ces entreprises dans les avancées environnementales de demain. Son objectif est de permettre au plus grand nombre de mesurer la richesse et la vitalité des industries de l’agglomération nazairienne et de ressentir cette énergie collective déployée pour relever les défis de la transition écologique.

A découvrir du 1er juillet au 24 septembre 2023, du mardi au dimanche, dans la grande salle du LiFE (alvéole 14), au sein de la base sous-marine. Accès libre et gratuit.

  • De 10h à 18h en juillet et août (ouvert les 14 juillet et 15 août).
  • De 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h en septembre

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