Serge Paquet, président du groupement d’apprentis rescapés du bombardement du 9 novembre 1942.

A l’occasion des 80 ans du bombardement de l’école d’apprentissage des chantiers, Saint-Nazaire a honoré, ce samedi 12 novembre, la mémoire des 186 personnes dont 134 apprentis qui trouvèrent la mort lors de ce tragique événement.

 

C’est au sein de l’entreprise MAN Energy, site historique des bombardements, que s’est déroulée la cérémonie commémorative, organisée en lien étroit avec le Groupement d’apprentis rescapés du bombardement du 9 novembre 1942.

Devoir de mémoire

Créé en 1961, le Groupement d’apprentis rescapés du bombardement du 9 novembre 1942 œuvre à la préservation du souvenir des 186 victimes, dont 134 apprentis de l’école d’apprentissage du chantier de Penhoët. Pour Serge Paquet, président du Groupement, « il est primordial de transmettre à la jeune génération la mémoire de cet événement, lui passer le flambeau afin d’assurer la continuité de nos actions. »

Cette volonté inébranlable de transmission, c’est à sa carrière de moniteur d’apprentissage, puis de formateur d’adultes, qu’il la doit. « Pendant 40 ans, j’ai partagé mes connaissances et mon savoir-faire avec de nombreux apprentis, » se souvient-il. « Au-delà de l’enseignement, éduquer signifie également transmettre des valeurs fondamentales de paix, de fraternité et de solidarité. »

 

Partenariat pédagogique

Le Groupement d’apprentis rescapés du bombardement du 9 novembre 1942 mènent des actions de sensibilisation auprès des collectivités et dans les établissements scolaires, notamment le lycée professionnel André-Boulloche avec qui il a signé une convention de partenariat pédagogique en octobre dernier. « Cette convention vient formaliser le travail de mémoire que mène l’établissement auprès des apprentis de 1ère des Bac pro Organisation et réalisation de gros œuvre et Menuiserie aluminium verre, » précise Serge Paquet.

Une partie de ces apprentis était présente à la commémoration des 80 ans du bombardement de l’école d’apprentissage des chantiers, et a lu, à haute voix, le nom de chaque victime du bombardement ; un symbole fort pour le président du Groupement.

Une convention de partenariat pédagogique entre le lycée professionnel André-Boulloche et le Groupement d'apprentis rescapés du bombardement du 9 novembre 1942 a été signée le 12 octobre dernier.

Appel à témoignages

Outre les actions de sensibilisation qu’il mène auprès des jeunes, Serge Paquet poursuit aujourd’hui encore sa recherche minutieuse des familles et proches des victimes du 9 novembre 1942 : « Nous essayons de recueillir toutes les informations et documents sur ces jeunes apprentis, afin que perdure la mémoire de leur courte vie. »

Depuis près de 15 ans, l’ancien apprenti des chantiers collecte les témoignages des apprentis rescapés et des familles des victimes. « En dressant leur portrait, Je souhaite rendre hommage à ces victimes parties trop tôt, mettre en lumière les passions qui les animaient, leurs qualités, leurs habitudes… » confie-t-il avec émotion.

Edité à l’occasion des 50 ans du drame, un ouvrage consignant les témoignages des rescapés de l’école d’apprentissage du chantier de Penhoët est consultable au service des Archives municipales.

Contact : Groupement d’apprentis rescapés du bombardement du 9 novembre 1942 – 35 rue Claude Bernard – 44600 Saint-Nazaire. Tél : 02 40 53 55 48 / sergepaquet@hotmail.fr 

Vue intérieure du cours d’apprentissage à Penhoët, années 1920. Extrait du livret de présentation des Chantiers et Ateliers de Saint-Nazaire (Penhoë Archives municipales de Saint-Nazaire, 1J/3 Don de Mme Raffin [ENCADRE] Le bombardement de l'école d'apprentissage du chantier de Penhoët

Le bombardement de l'école d'apprentissage du chantier de Penhoët

Le 9 novembre 1942, un raid aérien, mené par les Américains sur Saint-Nazaire, décime les apprentis du chantier de Penhoët. 186 personnes dont 134 apprentis décèdent lors de ce tragique événement. Le chantier dispose alors de leur propre école d’apprentissage. On y forme des jeunes, à partir de 14 ans, aux métiers de la navale.

En novembre 1942, l’évacuation des enfants des écoles primaires a déjà commencé. L’école d’apprentissage, elle, continue de fonctionner avec 220 apprentis. Deux tranchées ont été aménagées à proximité des bâtiments de l’école pour servir d’abris. Ces installations précaires, simplement recouvertes de tôles, servent de protection contre les projections de débris.

Lorsque l’alerte retentit le 9 novembre 1942, les apprentis se précipitent dans ces abris de fortune, mais les bombardiers américains, qui visent la base sous-marine, touchent de plein fouet l’une, puis l’autre tranchée. Apprentis, contremaîtres, chefs d’atelier ou ouvriers sont tués sur le coup ou ensevelis dans les tranchées. Les opérations de sauvetage, interrompues à la nuit sur ordre des Allemands, reprennent le lendemain. Au total on dénombre 186 victimes dont 134 apprentis.

Texte issu d’un article des Archives municipales disponible sur archives.saintnazaire.fr

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