L’artiste Lou Masduraud crée avec « Ta Crème immunitaire »une exposition spécifiquement conçue in situ pour le centre d’art avant qu’il ne ferme ses portes pour bénéficier d’importants travaux de réhabilitation. Un bel hommage artistique.
Lou Masduraud, qui s’intéresse depuis longtemps dans son travail d’artiste aux infrastructures souterraines et aux équipements publics, signe ici sa première grande exposition personnelle. Pendant un an, l’équipe du centre d’art lui a donné carte blanche pour imaginer un projet révélant l’histoire du bâtiment avant qu’il ne soit à nouveau transformé, la laissant libre de percer les murs et le sol pour créer des ouvertures menant vers d’anciennes strates historiques de ce lieu emblématique.
L’exposition est composée de sculptures et d’installations réalisées in situ qui se déploient dans les différents espaces du Grand Café…. et même aux mains des médiateurs accueillant le public ! « J’ai fabriqué une collection de bagues que j’ai baptisées « sculptures volantes ». Elles traduisent sous forme de bijoux certaines sculptures de l’exposition, comme une fontaine, des soupiraux, des grilles, etc. C’était une manière pour moi de rendre hommage à la part essentielle que joue la médiation aujourd’hui dans l’accès à l’art », explique Lou Masduraud.
Un effeuillage du bâtiment
Afin de révéler les particularités de l’architecture du Grand Café et de son histoire, Lou Masduraud a incisé les murs, révélant notamment une niche enfouie au rez-de-chaussée où se réunissait du temps du café le jury de la salle de billard, ou une porte condamnée et cassée témoignant de l’époque où le bâtiment logeait un bureau d’étude après les années 1960.
À certains endroits, l’artiste a mis en lumière ces découvertes par des panneaux de dentelle en cuivre habillant les murs, les surfaces dentellées étant découpées au laser : « ce motif de dentelle, c’est comme un jeu de surface ajouré qui permet de voir derrière le mur et met en exergue cette sorte d’effeuillage du bâtiment », ajoute la jeune artiste, qui a notamment longuement travaillé sur les plans de la structure et questionné l’équipe technique pour en comprendre tous les mystères.
Toujours au rez-de-chaussée, le comptoir d’origine du bar du café et qui servait dorénavant de meuble dans l’espace d’accueil du centre d’art, est remis à l’honneur en occupant une place de choix dans la grande salle. Dans la salle attenante, un réverbère fixé au plafond, tête en bas illustre à la fois un pan de l’histoire du design industriel de la ville et semble également renvoyer à un rêve surréaliste de par son positionnement inédit.
Au premier étage, l’œuvre présentée au sol et baptisée « Le Collier d’Elisabeth » met quant à elle en lumière une ancienne trappe dans le sol réalisée en 2007 pour une œuvre d’Elisabeth Ballet, qu’elle couronne de délicates billes de cristal. Une jolie manière de rendre hommage aux artistes qu’ils l’ont précédée en ces lieux.
Infos pratiques
- 2 place des Quatre Z’Horloges
- Tél. 02 44 73 44 00
- Exposition jusqu’au 26 octobre, du mardi au dimanche de 14h à 19h
- Entrée libre