Inauguration de l’école des Beaux-Arts à Saint-Nazaire avec un passage de pinceau chorégraphié entre les étudiants. (©Ville de Saint-Nazaire – Martin Launay)
Les locaux de l’école des Beaux-Arts de Saint-Nazaire, ancienne gare réhabilitée et agrandie, ont été inaugurés hier mardi 15 novembre. Depuis un mois et demi, 180 étudiants de licence 1 y préparent le DNA, diplôme national d’art.
Parmi les 180 étudiants qui ont intégré la licence 1 de l’école des Beaux-Arts à Saint-Nazaire, 44 viennent de la région des Pays de la Loire et une vingtaine de l’étranger. Avec l’ouverture d’une classe préparatoire internationale prévue l’an prochain, le rayonnement de l’école au-delà des frontières a tout son sens.
43% des élèves sont issus d’une classe préparatoire et 37% sont tout juste bacheliers. Les autres suivaient des études universitaires ou d’autres formations, tandis que plus de 3% étaient engagés dans le secteur professionnel.
Inscrits sur Parcours sup, tous ont pu accéder à la licence après avoir passé un concours pour lequel près de 400 personnes étaient présélectionnées. Si la première année est consacrée aux fondamentaux, les étudiants devront s’orienter vers un axe de travail plus spécifique dès le deuxième semestre : images, peinture, dessin/art/multiple ou construire.
Une vingtaine d’enseignants assurent les cours, soit dix-huit équivalent temps plein. Huit enseignants partagent leur temps d’enseignement entre le supérieur et les cours publics ; deux sont dédiés au PEAC (parcours d’éducation artistique et culturel), en partenariat avec la Ville et vingt-huit classes d’écoles primaires et maternelles.
Et après ?
Les étudiants doivent obtenir trente crédits par semestre pour pouvoir passer en année supérieure.
Trois voies seront alors possibles l’an prochain. Ils pourront intégrer la licence 2 option art qui ouvrira en 2023 à Saint-Nazaire avec la mention « territoires, paysages et espaces publics ». Unique en France en licence, cette mention apportera une formation théorique, pratique et technique sur les interventions des plasticiens dans les espaces publics.
Si les étudiants n’optent pas pour cette mention, ils pourront choisir d’effectuer leur licence 2 à Nantes ou bien dans une autre école d’art, après validation de la commission d’équivalence.
Impressions d’étudiants
Colombe, 20 ans
Je viens d’une classe préparatoire à Paris et on sent qu’ils essaient d’amener une vie étudiante à Saint-Nazaire. Les professeurs semblent déterminés à nous apprendre plein de choses. L’ambiance a l’air sympa et les locaux sont très agréables.
Julie, 19 ans
Je suis étudiante internationale, je viens d’Egypte. J’ai choisi cette école car elle était classée parmi les cinq meilleures en France. Saint-Nazaire est une ville assez calme, cela m’a plu.
Marwan, 23 ans
J’ai travaillé à Niort, puis à Nantes où j’avais fait les arts appliqués et cela ne m’avait pas plu. Là je me lance en arts plastiques. J’ai travaillé pour financer mon logement et le matériel.
Harry, 19 ans
Tout le monde se croise, c’est agréable, lumineux. J’ai fait une prépa arts à Paris et la spécialité en cinéma m’a attiré dans cette école de Nantes-Saint-Nazaire.
Les cours publics
Une quarantaine de cours de pratique artistique amateur sont proposés dans la nouvelle école : dessin, peinture, photographie, vidéo, modèle vivant, bande dessinée, modelage, céramique, gravure, croquis, stylisme/design, création sonore… Il est encore possible de s’inscrire dans certains cours en ce mois de novembre.
Tarifs : de 45 à 225€ pour les moins de 26 ans et de 67,50 à 337,50€ pour les plus de 26 ans (tarif dégressif si inscription à plusieurs ateliers) à l’année pour un cours, sur justificatif du quotient familial (tarifs doublés pour les résidents hors Saint-Nazaire).
Infos : beauxartsnantes.fr et 02 55 58 64 80.
Des lignes audacieuses
Dans l’ancienne gare agrandie de Saint-Nazaire, située entre le théâtre Simone-Veil et la base sous-marine, des courbes structurent les espaces intérieurs au niveau des 24 grands ensembles vitrés du rez-de-chaussée et des différentes salles de l’étage, dont l’espace documentaire.
Le bâtiment offre une surface de près de 3 400 m² : 1 045 m² de plateaux pour les étudiants, 738 m² d’ateliers pratiques et techniques et 397 m² de salles de cours. Il est équipé de 248 panneaux photovoltaïques pour une puissance de 82 kW.
Cette réhabilitation, menée pour la CARENE par l’agence d’architectes Titan, avait débuté en mai 2020 pour un coût de 6 550 000 € ht financé par le Feder, l’État, la Région, le Département et la CARENE.
Interview. Leïla Zerrouki, directrice de l’école des Beaux-Arts
Quel est votre parcours ?
Je suis diplômée de l’école des Beaux-Arts de Nantes.
J’ai travaillé dans plusieurs structures comme des associations de cinéma et l’artothèque de Nantes pendant dix ans. C’était une association qui achetait des oeuvres et les prêtait ou les louait. En 2010 l’artothèque a intégré l’école des Beaux-Arts de Nantes et c’est comme ça que je me suis occupée de l’action culturelle de l’école, en gérant la collection, des expositions et événements.
Je suis ensuite passée à la direction des études du site de Nantes pendant quatre ans avant de revenir à la programmation culturelle et artistique de l’école pour arriver à ce poste de direction de site en septembre 2021.
Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir directrice de ce site ?
C’était une nouvelle envie et une opportunité de changer de poste et de lieu. Je me plais à Saint-Nazaire, c’est une ville intéressante où il y a encore plein de choses à développer. Il y a des possibles, notamment pour la vie étudiante. Je pense par exemple aux enjeux de logement et de restauration dans le centre-ville — ici nous mettons à leur disposition un micro-ondes, mais pas de réfectoire.
C’est un challenge pour la CARENE et pour nous. On doit travailler ensemble et entre structures pour penser cette vie étudiante. 180 étudiants en art, ainsi que tous ceux du Cesi au Paquebot numérique et de la future école d’ingénieurs EPF, ce n’est pas anodin. Avec les associations également, je sens des envies fortes et des projets à faire émerger.