Gaëtan Guerlais et Anaël Moreau, artistes de The Feebles, réalisent les tracés de leur fresque. (©Ville de Saint-Nazaire – Christian Robert)
Entre les grands portiques rouges des chantiers et la maison de quartier de Méan-Penhoët, le tout récent parc urbain du Pré-Gras présente un parvis polyvalent, aire de jeux ou terrain sportif, que les artistes de The Feebles prennent soin d’enjoliver.
Le sol du parc urbain du Pré-Gras, face à la maison de quartier de Méan-Penhoët, prend des couleurs sous les rouleaux de The Feebles. Ce studio de design graphique, d’illustration et de production artistique, situé à Nantes, est connu pour avoir enjolivé les pistes cyclables nantaises. Pour le projet de fresque sur cette récente esplanade nazairienne du Pré-Gras de 600m², le duo constitué d’Anaël Moreau et de Gaëtan Guerlais est venu avec Timothée Moreau en renfort. « On se fait aider par mon frère sur la partie production car c’est un grand terrain et c’est assez technique », indique Anaël.
La Ville a souhaité accompagner la transformation de cet espace par une présence artistique forte. Un comité artistique composé du maitre d’ouvrage, du concepteur, des services Ville et CARENE et des futurs usagers du site et des habitants a retenu le projet de The Feebles. « On est contents de cette commande de la Ville, on sent une envie de mettre l’art dans la rue, note Gaëtan Guerlais. Pour nous c’est super intéressant de pouvoir nous exprimer sur une si grande zone. »
Style et complicité
Gaëtan Guerlais et Anaël Moreau se connaissent depuis une vingtaine d’années. Ils ont créé The Feebles en 2013. « C’est un vrai travail à quatre mains, explique Gaëtan, on échange nos croquis et ça se mélange vraiment. » Les formes sont géométriques, colorées et l’ensemble abstrait. Depuis le lycée, le duo se nourrit de nombreuses influences comme celle de l’artiste américain Cody Hudson.
« C’est un style généreux, de lignes entrelacées et ludiques », décrit Gaëtan. « Et accessibles pour que chacun puisse se faire son histoire, complète Anaël. Il y a des clins d’œil, par exemple aux chantiers qui sont juste derrière nous. On s’est adapté au quartier qui a une identité forte en s’inspirant des maisons des ouvriers, de la Loire ou du festival Bouge. »
Les premières heures de travail sont consacrées au tracé qui ne manquera pas de mettre en valeur les lignes du terrain de basket en 3×3. « Nous avons créé un quadrillage en lignes bleues pour pouvoir reporter notre maquette à l’aide d’une craie grasse. On scotche les formes, on applique une sous-couche de primaire pour améliorer l’adhérence de la peinture et on peint couleur par couleur en commençant par le blanc. Tout s’assemble comme un puzzle ! »
Le projet attise la curiosité des passants. Mais l’arrivée de toutes couleurs risque d’être retardée par celle de la pluie dans les jours qui viennent.
La fresque en deux chiffres
- 600 m² de terrain
- 360 L de peinture