Les trois premières formes ont été construites dans le bassin de Penhoët entre 1878 et 1881. (©Ville de Saint-Nazaire – Christian Robert)
[VIDEO] Dans les trois premières formes de radoub créées à Saint-Nazaire, des bateaux se construisent et s’entretiennent depuis environ 140 ans.
Parmi les infrastructures portuaires de Saint-Nazaire, les formes de radoub jouent un rôle important. Radouber signifie réparer un navire. Ces cales sèches servent à réparer, entretenir, mais aussi à construire des bateaux.
Les trois premières formes ont été construites dans le bassin de Penhoët entre 1878 et 1881. Toujours exploitées, elles conservent leurs caractéristiques historiques.
Au cœur des bassins historiques de Saint-Nazaire
Pierre naturelle
Descendre au fond d’une de ces formes permet de remonter au temps des grandes architectures portuaires en matériaux traditionnels. On se sent tout petit entre ces parois monumentales entièrement appareillées en granit.
Avec la grande écluse Sud, les formes du bassin de Penhoët comptent parmi les derniers grands ouvrages de la ville réalisés en pierre naturelle. La forme-écluse Joubert puis la forme Jean-Bart des chantiers navals dans les années 1930 la mutation du béton.
Le profil de ces formes est par ailleurs atypique. Les gradins ordinaires furent supprimés au profit de redents plus petits vers le fond de la forme qui est pavé et, surtout, de pans coupés permettant, à taille équivalente des formes classiques, une plus grande manœuvrabilité des navires.
« Chaque forme est de taille différente », précise Laurent Connil, responsable de la Business Unit Saint-Nazaire pour le Port. « La une est la plus grande, pouvant accueillir des navires de 180 m, la forme 2 reçoit souvent des remorqueurs d’une trentaine de mètres et la 3 des bateaux de 70 à 90 m. »
Toujours en exploitation
Le Port de Nantes – Saint-Nazaire loue ces infrastructures à des entreprises propriétaires de bateaux comme la CLT ou Boluda et à d’autres qui répondent à des armateurs pour s’occuper de leurs navires pendant les arrêts techniques.
Clemessy avait par exemple assuré début 2019 la mise aux normes anti-pollution du cargo Wedellsborg. Le Port y réalise également avec ses équipes de maintenance l’entretien et la réparation de ses propres navires ainsi que la drague Samuel de Champlain.
« Trois ou quatre agents du Port sont dédiés à l’ouverture des formes et à leur mise en eau notamment, » complète Laurent Connil.
Mais certaines entreprises telles que le groupe OCEA occupent aussi les formes pour de la construction navale neuve. C’est le cas ces dernières semaines avec un bateau de patrouilleur qui a été accoré, c’est-à-dire installé et maintenu en forme 3 avec des poutres en bois.