- Economie

En immersion au cœur des marchés de Saint-Nazaire

Il est 5 h... Les marchés de Saint-Nazaire. - Agrandir l'image, .JPG 668Ko (fenêtre modale)
Il est 5 h... Les marchés de Saint-Nazaire.

Avec cinq marchés dans cinq quartiers différents, il est possible de faire ses achats tous les jours sauf le lundi à Saint-Nazaire. Mais quelles sont les particularités des marchés nazairiens ? Pourquoi les Halles centrales attirent-elles toujours plus de familles le dimanche ?

Sous les Halles du centre-ville de Saint-Nazaire, il n’est pas encore 8 h que les premiers acheteurs se pressent devant leurs étals préférés. Certaines devantures sont fermées ; pourtant, des clientes se rangent déjà devant en file indienne. « Il y aura tellement de monde chez ce boucher, » explique l’une d’elles, « que je préfère attendre un peu dès maintenant. » Quelques mètres plus loin, devant un commerce de fromages, une habitante de Trignac confie : « J’ai mes marchands, je suis très fidèle ! » 

Vidéo

À côté de ceux qui foulent les allées du marché depuis de nombreuses années, d’autres le fréquentent depuis peu. C’est le cas de Beauty, Nigériane récemment installée à Saint-Nazaire. « Je viens ici trois fois par semaine. J’ai quatre enfants et c’est moins cher de faire les courses au marché qu’au supermarché. Les produits sont frais, c’est vraiment bien ! »

Chacun vient chercher des produits de qualité. On croise des restaurateurs locaux, tel l'ex chef étoilé Guillaume Brisard venu récupérer une commande de fromages. « J’aime beaucoup ce marché, il est très convivial. On y trouve une grande diversité et une grande qualité de produits. » En alimentaire, il y a de quoi trouver son bonheur. « Les tarifs sont très attractifs pour un panier au plus près de nos besoins économiques, écologiques et favorisant souvent les circuits courts », confirme la conseillère municipale Corinne Praud. 

La qualité attire les familles

« Une clientèle plus jeune revient », se réjouit Marie- Thérèse Bouteloup. Vendeuse de journaux à l’entrée  des Halles depuis 30 ans, elle est la plus ancienne des marchands, surnommée « dame bonbons » par les enfants. « C’est un beau marché, mais à l’extérieur il y a moins de commerçants, » nuance- t-elle. Autour des Halles ce vendredi, on a effectivement la place de circuler. Seulement six commerçants de produits manufacturés sont des abonnés annuels, contre une centaine en produits alimentaires. On retrouve cette problématique sur trois autres marchés nazairiens : les Halles de Penhoët, le Pertuischaud et la Bouletterie. Sur celui de Saint- Marc, les marchands de produits manufacturés sont présents l’été. 

Plus de produits manufacturés ?

« Il y a une question d’image », analyse Agnès Eskenazi, vendeuse de linge de maison et secrétaire du Gecala44, Groupement d’entraide des commerçants ambulants de Loire-Atlantique. « Les clients ne s’attendent pas à trouver des produits manufacturés de qualité et se rendent sur les marchés de  la côte pour cela. Il y a aussi une question de conditions de travail : on a besoin de travailler avec notre camion ». Et les camions n’étaient plus les bienvenus sur les marchés de la ville ces dernières années. Or, ils représentent pour les commerçants qui ont de gros stocks de marchandises un outil précieux. 

Ces enjeux sont l’objet d’importants échanges avec les élus de la Ville : « On souhaite travailler sur un espace plus important afin d’accueillir une offre variée de produits manufacturés de qualité pour les Nazairiens, les habitants de la région et les touristes. », explique la première adjointe au maire Laurianne Deniaud. Des solutions sont à l’étude pour faire revenir des marchands de chaussures, de vêtements, de sacs et de linges de maison à Saint-Nazaire, au moins le dimanche.