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De Saint-Nazaire à Méan-Penhoët, l’histoire d’une union

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© Archives départementales de Loire-Atlantique

À Saint-Nazaire, comme toujours en situation d’estuaire, les hommes ont recherché des «points hauts» comme sites de refuge à l’abri des marées et des inondations, pour vivre «les pieds aux sec».

L’ancienne presqu’île de Saint-Nazaire, dite aujourd’hui « Petit Maroc », la pointe de Penhoët (la pointe du Bois en breton), le site de Méan, sont de petits promontoires. Bien avant la construction du port, ils ont été séparés les uns des autres par les vastes anses maritimes et fluviales de l’estuaire de la Loire. 

Méan, «petit» port sur l’embouchure du Brivet, était à l’origine une dépendance de la commune de Montoir-de-Bretagne. Pendant des siècles ce fut un important centre de construction navale en bois. 

À partir des années 1860, le développement urbain gagne les abords du nouveau chantier naval, celui de Penhoët, et le nombre d’habitants augmente. À une époque où l’on se déplace surtout à pied, le rattachement à Montoir pose de nombreux problèmes. Un seul pont sur le Brivet relie le site au chef-lieu de commune. La route bordée de marais n’est pas toujours très praticable. En 1865, à la demande du conseil municipal de Saint-Nazaire, l’État accepte le rattachement de Méan à la ville alors en pleine expansion. 

La population de Méan avoisine les 2 500 habitants : autant, sinon plus, que le «Vieux Saint-Nazaire». Le site de Penhoët, moins peuplé, connaît une urbanisation rapide grâce aux travaux de creusement du second bassin du port de 1862 à 1881, à l’ouverture des chantiers navals et aux travaux du chemin de fer de la ligne Nantes-Saint-Nazaire. 

Aujourd’hui, Méan-Penhoët présente un patrimoine de qualité. On y trouve de très nombreux types d’habitat, allant du logement ouvrier à la demeure résidentielle, montrant que ce quartier a longtemps constitué une entité à part entière dans la ville, riche d’une vie sociale foisonnante. 

Si historiquement la liaison entre le centre-ville et Méan-Penhoët a été traitée sous l’angle pratique (trafic portuaire, voie ferrée, flux liés aux entreprises), l’aménagement du boulevard Leferme, qui débute, vient s’inscrire dans une volonté de « mieux faire la ville ensemble ». Un nouveau chapitre dans la riche histoire des liens entre les quartiers est en train de s’ouvrir. 

Sur cette page du cadastre « napoléonien », (voir ci-dessous) Méan est rattaché à Saint-Nazaire. La limite de la commune de Montoir est repoussée plus au nord. Le ca- dastre n’est pas pour autant redessiné et on se contente de rayer le nom de « Montoire » (avec un e) et d’écrire à la main « Saint-Nazaire ». En 1914, la création de la commune de Trignac viendra encore modifier la géographie communale... Ainsi Saint-Nazaire, Montoir-de-Bretagne et Trignac partagent un passé de détachements et de rattachements. Aujourd’hui l’agglomération redonne à tous ces territoires une nouvelle histoire commune.