- Culture

Mathilde Maillard ouvre la saison des résidences de Bain Public

L’équipe de Bain public (de gauche à droite) : Marguerite Corrieu, en charge de la médiation, Aurélia Bourgueil, en charge de la production et de l’administration, Anne Guillou et Jeanne Penguy, codirectrices. (©Ville de Saint-Nazaire - Blandine Bouillon) - Agrandir l'image, .JPG 168Ko (fenêtre modale)
L’équipe de Bain public (de gauche à droite) : Marguerite Corrieu, en charge de la médiation, Aurélia Bourgueil, en charge de la production et de l’administration, Anne Guillou et Jeanne Penguy, codirectrices. (©Ville de Saint-Nazaire - Blandine Bouillon)

Ouvert en mai dans les anciens bains douches au 24 rue des Halles, le lieu culturel Bain Public lance sa première saison avec un week-end festif et gratuit. Il accueille aussi l’artiste d’origine nazairienne Mathilde Maillard et son projet collectif le "Club Travail".

Il faut passer les portes du bâtiment art déco pour découvrir un grand hall et les studios. Dans la salle blanche qui jouxte le bar, l’artiste Mathilde Maillard et le "Club Travail" profiteront dès le 11 octobre de leur résidence à Bain Public pour explorer notre rapport au travail avec les habitants.

Publics et artistes se rencontrent

"Bain Public est un lieu de création où chacun peut venir voir les travaux en cours des artistes en résidence", rappelle la codirectrice Jeanne Menguy, "c’est une façon de créer du lien". Plusieurs rendez-vous seront donnés au public comme l’atelier Tarot du travail le 16 octobre avec la médiathèque Etienne Caux à 15h* ou la sortie de Bain le 29 octobre à 18h.

"Ces échanges viennent nourrir le travail des artistes", souligne Jeanne Menguy qui défend l’accompagnement de la création contemporaine portée sur les questions de société.

Mathilde Maillard, accueillie jusqu’à fin octobre, a un riche parcours. Elle a grandi à Saint-Nazaire, ville qui l’a "ouverte aux arts" avec dix ans de pratique au Théâtre Athénor, avant de partir à 18 ans étudier la sociologie à Nantes, puis à Bruxelles.

"Cela fait autant d’années vécues en Belgique qu’à Saint-Nazaire", réagit-elle. "Pour la première fois, j’ai la chance de revenir pour travailler". L’artiste confie "nourrir une tendre addiction pour les ambiances portuaires" et y être sensible esthétiquement, politiquement et sociologiquement.

Se raconter le travail

Après dix ans comme productrice et artiste dans le milieu des « arts vivants », Mathilde Maillard a questionné les conditions de travail dans l’art, puis élargi ses questionnements avec des collaborateurs en créant le "Club travail" en 2017.

Lors de sa résidence à Bain public, elle sera entourée de la poétesse Anna Czapski, du performeur Flavio Rodrigo et du musicien Clément Thiry pour aller à la rencontre de différents groupes de travailleurs, partager des jeux pour converser autour du bien-être au travail, mais aussi laisser place à l’imaginaire et fabriquer des "chants de labeur contemporain".

A Saint-Nazaire, Mathilde Maillard aimerait s’intéresser plus particulièrement au travail bénévole. "J’ai toujours la sensation d’une ville très active aux niveaux associatif et militant. J’aimerais en profiter pour questionner le rapport au travail bénévole, gratuit, mais aussi au travail invisible ou invisibilisé. Que nomme-t-on "travail" ?"

Avant de retrouver Bruxelles et d’évoquer le plaisir dans le travail avec des jeunes, Mathilde Maillard considère cette résidence comme un temps précieux pour "étirer des questions et vivre des moments joyeux et apaisants".

*Réservation auprès de la médiathèque E. Caux